La mort de Bouteflika n’a laissé personne indifférent. Le décès de celui qui est resté à la tête du pays pendant 20 ans n’a pas manqué de partager les Algériens. Beaucoup ont fait son bilan, d’autres ont préféré garder le silence. Abdelaziz Rahabi a choisi de s’exprimer, et il a dressé un portrait pour le moins sévère du défunt président déchu.
Pour Rahabi, il n’y a pas de doute, « Bouteflika a été un témoin privilégié et un acteur influent dans l’histoire de l’Algérie indépendante ». Derrière cette phrase qui peut dire tout et son contraire, Rahabi cache une critique acerbe du bilan de Bouteflika pendant ses 20 ans de règne.
Bouteflika, « un des primo-géniteurs du système politique algérien »
Selon Rahabi, Bouteflika est aussi « l’un des primo-géniteurs du système politique algérien marqué par l’autoritarisme, la corruption et la résistance systémique à toute forme de changement et de modernité ». L’ancien diplomate n’hésite pas à enfoncer le clou. Il déclare que Bouteflika « n’avait pas d’ambitions pour une Algérie forte et prospère ».
Pou Abdelaziz Rahabi, Abdelaziz Bouteflika « était un homme de pouvoir par nature ». C’est pour cette raison que l’ancien président « a mis toute son énergie dans la consolidation de ses pouvoirs au détriment des institutions », estime Rahabi. Cette attitude, ajoute le diplomate, a été adoptée « au moment où le pays avait grandement besoin d’hommes d’État capables de faire entrer le pays dans le concert des grandes Nations ».
Rahabi déplore le règne de Bouteflika, mais ceux des présidents qui l’ont précédé également. Il ajoute que « l’Algérie a les atouts pour se réconcilier avec son destin de grandeur historique ». Mais il précise toutefois « qu’elle ne peut le faire qu’en adoptant les critères exigeants de la bonne gouvernance et en respectant les droits humains ».
« Qu’Allah le couvre de sa miséricorde ». C’est ainsi que l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi a conclu son texte rédigé à l’occasion du décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.