Entre crise de l’emploi et inflation, les étudiants maghrébins, notamment les Algériens, font de plus en plus face à des difficultés financières en France. À Perpignan, certains étudiants ont pu décrocher un job à mi-temps tandis que d’autres s’approchent de la précarité. Un stress qui s’ajoute à celui du mois de Ramadan qui intervient en pleine période de partiels.
Face à cette situation, une association perpignanaise s’est lancée, à l’occasion du mois de Ramadan 2023, dans un nouveau défi : Distribuer 200 “Iftar” pour les étudiants de la cité universitaire de Perpignan.
Il s’agit en effet de l’association “Humainement Concernés” dirigée par des jeunes perpignanais d’origines maghrébines à leur tête Iskander.
“L’idée de la distribution des Iftar nous est venue durant la période du Coronavirus. À l’époque, la situation était plus compliquée pour les étudiants. Beaucoup d’entre eux ne pouvaient pas sortir ni aller travailler. C’est de là que cette action a débuté. Nous avons commencé avec une première distribution en 2020 et aujourd’hui, nous sommes déjà à la quatrième édition”, raconte Iskander.
“Au niveau de l’organisation, nous avons des mamans bénévoles qui cuisinent chaque jour des entrées de type soupes (Hrira, chorba, etc) et des plats résistants avec de la viande”, explique-t-il.
“En plus de cela, nous rajoutons, dans un bon petit sachet, des accompagnements : des gâteaux et des salés. Sans oublier, les dattes, le lait et les petites bouteilles d’eau”, ajoute le responsable de l’association.
Outre la distribution des Iftar durant le mois de Ramadan, l’association est présente dans plusieurs pays africains et asiatiques où elle travail dans la facilitation de l’accès à l’eau en construisant des puits et surtout l’accès à la nourriture en distribuant des colis alimentaires.
“Sans cette distribution, le Ramadan serait compliqué”, Salim, étudiant algérien
Avec la distribution des Iftar, chaque jour, depuis le début du Ramadan, une longue file d’attente se forme devant la cité universitaire de Perpignan.
À 18h, 15 minutes avant le coup d’envoi de la distribution, des dizaines d’étudiants de toutes les nationalités, attendent avec impatience de récupérer leur Iftar, après une longue journée d’étude marquée, pour la plupart d’entre eux, par des révisions pour les examens qui approchent à grands pas.
Sur la file d’attente, le sujet des discussions est toujours le même. Quel serait le menu du jour ? Chorba ou Hrira ?
Quelques minutes plus tard, le menu est dévoilé par Salim, un étudiant algérien qui vient tout juste de récupérer son Iftar : “Ce sera de la chorba et du Couscous de bœuf. On va se régaler aujourd’hui !”.
“Sans cette distribution, le Ramadan serait compliqué. Mes journées se terminent à 18h. Le temps d’arriver chez moi et de se reposer un peu, il est 19h. En 1 heure, on peut à peine faire des omelettes ou des plats rapides. Sans ces iftars, je n’aurai pas de quoi bien manger à la rupture du jeûne”, confie Salim. Un étudiant oranais en Marketing à l’université de Perpignan.
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Par Massin Amrouni