À l’approche du mois de Ramadan, les routes algériennes connaissent une congestion sans précédent. Les automobilistes se retrouvent pris au piège dans des embouteillages interminables, tandis que les piétons peinent à se frayer un chemin sur des trottoirs envahis par des marchés improvisés.
Les grandes artères des villes, notamment à Alger, sont devenues de véritables circuits de course où chaque conducteur tente de se frayer un passage dans un flux dense de voitures. Cette situation est exacerbée par la ruée des citoyens vers les commerces pour acheter les provisions nécessaires au mois de jeûne, certains profitant même de l’occasion pour anticiper leurs achats de vêtements pour l’Aïd.
Ramadan 2025 : les quartiers commerçants en crise
Une tournée dans différents quartiers de la capitale, comme Bab Ezzouar, Hussein Dey ou encore El Harrach, révèle un même constat : des files interminables de voitures à l’arrêt, des klaxons incessants et une tension palpable. À Bach Djerrah, l’un des pôles commerciaux les plus fréquentés d’Alger, les trottoirs ont été transformés en véritables marchés en plein air, rendant la circulation piétonne aussi difficile que celle des véhicules.
Malgré la présence des forces de l’ordre, la gestion du trafic devient une mission quasi impossible face à un afflux aussi massif de véhicules et au non-respect des règles de conduite. Le manque de discipline des automobilistes, qui veulent tous passer en premier, aggrave encore la situation, transformant certaines routes en véritables points de blocage.
Des solutions urgentes pour désengorger les routes
Selon Mohamed Kouach, expert en sécurité routière, la saturation du réseau routier ne se limite plus aux grandes métropoles.
« Ce phénomène concerne aujourd’hui les petites villes, où l’urbanisation rapide et l’augmentation du nombre de véhicules créent des embouteillages de plus en plus fréquents », explique-t-il.
Les périodes de pointe, notamment les entrées et sorties des bureaux ainsi que les jours de fête et de grands rassemblements, sont particulièrement problématiques. Les marchés, les souks et les espaces commerciaux éphémères liés au Ramadan deviennent des foyers de congestion où l’immobilisme règne.
Outre le nombre croissant de véhicules, plusieurs facteurs contribuent à la détérioration de la situation :
- L’occupation anarchique des trottoirs par les commerçants ambulants.
- Le stationnement désordonné des véhicules et des camions de livraison.
- L’absence d’un transport collectif efficace et attractif.
Face à ces défis, Mohamed Kouach préconise une amélioration du réseau de transport en commun, qui permettrait d’acheminer les consommateurs vers les centres commerciaux de manière plus organisée et fluide.
Des plans de circulation adaptés aux périodes de forte affluence
L’expert recommande également l’instauration de plans de circulation spécifiques lors des grandes occasions, incluant :
- Un renforcement de la présence policière aux points névralgiques.
- L’installation de caméras de surveillance pour mieux gérer le trafic.
- La création d’aires de stationnement dédiées pour éviter les blocages.
- Une sensibilisation accrue des citoyens à la nécessité du respect des règles de conduite et de stationnement.
Enfin, il suggère de favoriser l’ouverture de centres commerciaux en périphérie des grandes villes et d’y associer un système de transport efficace, afin de désengorger les zones urbaines les plus touchées.
Avec ces mesures, il serait possible d’atténuer les désagréments causés par les embouteillages récurrents et d’assurer une meilleure fluidité du trafic, notamment durant les périodes de forte affluence comme le Ramadan.