Cher, le couffin de la ménagère.
La énième saignée du citoyen
Ramadhan 2013 ne risque pas de différer de celui de l’année dernière sous l’angle de la hausse des prix de large consommation. Le poulet et la viande connaissent une augmentation importante à las veille de Ramadhan. Une énième saignée des citoyens, sans que les pouvoirs prennent les mesures efficaces pour casser les prix. Le système de régulation Syrpalac semble battre de l’aile. Les points de vente de la SGP Proda ne sont pas souvent proches des gros centres de consommation.
Peu de citoyens des grandes villes connaissent leur localisation. A-t-on saisi l’opportunité de la baisse des prix du poulet les mois précédents pour stocker d’importantes quantités afin de les écouler à des prix raisonnables au cours du mois de Ramadhan ? Il semble bien qu’on n’ait pas atteint la masse critique pour influer sur les prix du poulet. Et que le système de régulation ne semble pas pouvoir s’imposer face au diktat des spéculateurs. Il aurait fallu une coordination intersectorielle pour que cette régulation soit plus efficace.
Or les services des ministères de l’Intérieur, du Commerce et de l’Agriculture ne semblent pas vouloir conjuguer leurs efforts pour juguler cette flambée des prix, atténuer la fièvre des marchés. Autre tendance qui se confirme : le panier de la ménagère passe à un minimum de 40 000 DA/mois pour une famille de cinq personnes, contre 35 000 DA en 2012, résultant d’une hausse des prix des produits alimentaires. De revenus de survie. La majorité des salariés disposent de revenus en- dessous de ce seuil.
Dur, dur sera donc Ramadhan 2013 pour une grande partie des ménages. En somme, les fondamentaux du marché algérien n’ont pas varié : marché désorganisé livré à la spéculation, informel prédominant et actions de régulation de l’Etat insuffisantes. Peu de choses ont changé, en somme, dans le paysage commercial algérien depuis plus de dix ans. Les Ramadhans se suivent et se ressemblent. Les citoyens assistent chaque année impuissants à cette flambée des prix. L’Etat, comme à l’accoutumée, perd de sa crédibilité, en raison de son insuffisante maîtrise du marché.