Ramadhan, canicule et vacances: Le pays fonctionne au ralenti

Ramadhan, canicule et vacances: Le pays fonctionne au ralenti

La vie sociale semble s’arrêter, l’espace de ce mois sacré de Ramadhan. Synonyme de piété, de religiosité et de solidarité, ce mois d’abstinence se conjugue également avec fainéantise, oisiveté et paresse.

Nul besoin de rappeler qu’ils sont des milliers de fonctionnaires et autres travailleurs algériens à déserter leurs lieux de travail et prendre des congés en ce mois de Ramadhan.

Ceux qui n’ont pas eu la chance de prendre des vacances tournent au strict minimum dans leurs foyers de même que les bureaux et autres lieux de travail. A présent que le mois de Ramadhan a consumé presque une quinzaine de jours, la canicule s’installe sur tout le pays, dissuadant davantage le commun des Algériens à consentir le moindre effort durant les longues journées de jeûne. Les plus longues de l’année d’ailleurs.

Dans la quasi-totalité des villes et localités du pays, le décor est le même : rues désertes et commerces fermés. Surtout ne pas s’approcher des administrations assurant un service public, car là c’est tout simplement aux abonnés absents. S’il est vrai que les citoyens en général ne s’affairent pas à ce genre de besogne durant le mois de Ramadhan, il n’en demeure pas moins que la vie devrait continuer et assurer la continuité de certains services vitaux. Ce n’est que vers 16 h que nos villes commencent à respirer un semblant de vie, avec la sortie des premiers contingents de «dormeurs» pour aller généralement dans les marchés.

Là, une certaine ambiance directement liée à la consommation se fait aussitôt sentir, entre des consommateurs atteints de «fièvre acheteuse» en ce mois particulièrement dépensier, et des commerçants concupiscents qui guettent la moindre occasion pour se remplir les poches. Aussi, le mois sacré de Ramadhan se conjugue-t-il chaque année avec de mauvaises habitudes concoctées par les Algériens, particulièrement deux phénomènes : le gaspillage et l’insalubrité. C’est ainsi qu’on étale des marchandises rapidement périssables à l’instar du lait, yaourts, fromage et viandes à même les trottoirs.

Les consommateurs eux, insoucieux, s’y adonnent à coeur joie dans de conditions d’hygiène qui donnent à désirer, en témoigne certains marchés de la capitale. Pour preuve, les urgences des hôpitaux ne dégarnissent pas en ce mois à cause des intoxications alimentaires. A titre d’exemple, d’énormes quantités de pain acquises au bout de longues chaînes humaines chez les boulangers se retrouvent le soir après le f’tour dans les poubelles. En outre, l’on s’interroge sur le rôle des brigades de contrôle de la qualité des marchandises et de répression des fraudes relevant du ministère du Commerce !

En somme, et sur le plan économique, le pays est presque à l’arrêt en ce mois de Ramadhan. Hormis le secteur informel qui trouve champ libre et qui prospère en ce mois, c’est tous les secteurs d’activité qui sombrent dans l’immobilisme. La seule attraction des Algériens en ce mois, ce sont les virées nocturnes, les soirées musicales ou entre amis sur les terrasses des cafés à siroter des boissons fraîches. Or, les nuits sont tellement courtes qu’on ne s’en aperçoit même pas qu’on est déjà le lendemain.

M.A.C.