Ramassage d’ordures défaillant, odeurs nauséabondes, insalubrité… »La rançon de l’incivisme »

Ramassage d’ordures défaillant, odeurs nauséabondes, insalubrité… »La rançon de l’incivisme »

La lutte antiterroriste qui l’a élevée au rang de référence en la matière et sa sécurité retrouvée n’ont pu faire d’elle une destination touristique attractive. L’état d’insalubrité dans lequel se trouvent nos villes y a largement contribué.

A qui la faute? Comment en est-on arrivé là? A vivre, à côtoyer quotidiennement des tonnes d’immondices. Nos rues nos ruelles sont les témoins de cette situation pratiquement inédite depuis l’indépendance. Elle n’a fait qu’empirer sans que ce phénomène soit pris en charge et à bras le corps. Un problème d’éducation sans doute, d’hygiène et de propreté qui sont le baromètre qui indique le niveau de développement atteint par une société. L’image que véhicule un pays. Qu’il renvoie et qui fait de lui une destination recherchée. Sur ce plan là on est relégué aux dernières loges. Nos trottoirs sont des décharges à ciel ouvert où cohabitent rats, chiens et chats errants.

Les transports en commun, en plus d’être bringuebalants et sales, sont gérés par des individus qui imposent leur loi, ignorant leur mission de service public. L’absence de toilettes publiques a transformé des espaces dédiés à la détente en urinoirs quand ce ne sont pas de simples coins de ruelles.

Le problème est d’une extrême sensibilité puisqu’il s’est mu en question de santé publique. C’est attesté par la présence de moustiques tigre désormais confirmée dans au moins cinq wilayas. Ils prolifèrent dans l’eau stagnante en zone urbaine.

Les trottoirs et les routes de nos cités en regorgent. Si leur réfection n’est pas prise en charge ils constitueront incontestablement des foyers favorables à leur expansion. Cela contribuera à dégrader davantage un environnement déjà bien mal en point. L’état d’insalubrité dans lequel se trouvent, nos villes montre tout le chemin qui doit être parcouru pour rendre leur destination attractive. Il met surtout en exergue une qualité de vie dégradée dans laquelle évoluent les citoyens qui ne sont pas étrangers à cette situation au même titre que les pouvoirs publics. Cela saute aux yeux et chatouille les narines au point d’attraper la nausée. Un constat qui a comme mérite d’expliquer la léthargie dans laquelle est plongé le secteur du tourisme que l’on croit pouvoir doper, relancer à coups de milliards investis dans la réalisation de structures de haut standing pour accueillir les milliers de touristes tant espérés mais aussi tant promis par les responsables qui se sont succédé à la tête de ce département qui constitue, ne l’oublions pas, par un des fers de lance du nouveau modèle économique opté par le pays pour sortir de sa dépendance au pétrole, à ses exportations d’hydrocarbures qui constituent encore l’essentiel de ses revenus en devises.

Le côté trop assuré de leurs déclarations ne les a, en tout cas, pas servis du tout.

Le fait de ne pas avoir tenu compte du contexte géopolitique dans lequel a évolué le pays depuis quelques décennies a sans doute compliqué leur pari fou, sans compter le marasme dans lequel se trouve leur secteur qui se caractérise par un déficit criard en standards internationaux, ainsi que la féroce concurrence qu’il aurait fallu mener contre nos voisins (marocains, tunisiens…) qui ont pris plusieurs longueurs d’avance sur nous et qui ont fait du tourisme un fer de lance de leur économie. Le défi en de pareilles circonstances était perdu d’avance.

De la poudre aux yeux car l’effet escompté non seulement ne s’est pas produit mais aucune réponse adéquate n’a été apportée pour amorcer le processus de réhabilitation d’un secteur qui a été laminé par la décennie noire. La lutte antiterroriste qui a fait de l’Algérie une référence en la matière et la sécurité retrouvée n’ont pu faire d’elle une destination touristique attractive.

Les chancelleries qui ont tout fait pour décourager leurs ressortissants de s’y rendre l’ont desservie.

La leçon n’a pas été apprise. Si sur le plan diplomatique le pays a pu à nouveau rayonner il n’en a pas été de même sur le plan touristique. La politique adoptée concernant ce secteur n’a pas été agressive pour en faire un secteur clé de l’économie nationale. A l’instar des prestations de services rebutantes.

Les atouts ne manquent pourtant pas. L’Algérie possède une côte à couper le souffle de quelques 1600 kilomètres, des paysages féeriques. Des sites archéologiques de renommée mondiale.

Le Parc national du Tassili, 80.000km², situé dans la région de Djanet au Sud Est du pays, classé patrimoine mondial par l’Unesco voilà plus de trente ans, est considéré comme l’un des berceaux de l’humanité… En plus d’un patrimoine immatériel d’une richesse exceptionnelle l’Algérie dispose d’une tradition culinaire remarquable. Les touristes ne se bousculent cependant pas au portillon. Il est impératif pour cela que l’Algérie fasse peau neuve. Que ses citoyens fassent preuve de civisme et ses pouvoirs publics de moins de laissez-aller!

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