La dégradation de la situation sécuritaire en Libye inquiète au plus haut point l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen et du Sahel, notamment l’Algérie qui est «directement exposée», a alerté, pour la énième fois, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à l’occasion de la célébration du 20e anniversaire du Dialogue méditerranéen de l’Alliance du Traité de l’Atlantique nord (Otan), à Alger.
«L’Algérie est directement exposée aux retombées du prolongement de la crise libyenne. Nos voisins méditerranéens partagent avec nous cette préoccupation et notre volonté de contribuer à convaincre d’abord les frères libyens de redécouvrir les vertus du dialogue inclusif», a indiqué M. Lamamra. Tout en réaffirmant la volonté de l’Algérie à ramener les Libyens à la table des négociations, le chef de la diplomatie algérienne estime que le règlement de la crise libyenne, tout comme celle qui secoue le Mali et les pays du Sahel, constitue une priorité parce que c’est «la sécurité nationale qui en est directement affectée».
Selon lui, les Libyens n’ont pas d’autres choix que de «se diriger vers une réconciliation nationale garante d’une consolidation de la légitimité des institutions et d’une mobilisation de tous les moyens et ressources pour reconstruire ce pays dévasté par la guerre et des confrontations fratricides». Il a ajouté que notre pays a déployé tous les moyens pour que nos frontières «ne soient pas utilisées à des fins de déstabilisation vers l’intérieur du territoire national comme vers les territoires des pays voisins».
Il a, par ailleurs, estimé que la lutte contre le terrorisme transnational et les trafics en tous genres est du ressort de l’ensemble des pays de la région. «La région méditerranéenne fait face à des menaces multiples, mais celles liées au terrorisme international et ses connexions avec le crime organisé transnational prennent place parmi les plus sérieuses», a-t-il noté, ajoutant que ces menaces nécessitent «plus de vigilance» et exigent des pays de la région une «réponse cohérente et une riposte collective», sans sortir de la logique du dialogue politique et diplomatique.
L’Algérie qui défend une vision diplomatique de la résolution de la crise libyenne, a déjà affiché sa volonté de contribuer au lancement du dialogue inter-libyen dans les meilleurs délais, pour arrêter le bain de sang qui endeuille ce pays depuis la chute de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi fin 2011.
Ce rôle a été salué par les membres de la communauté internationale qui ont appelé, même tardivement, à privilégier la voie diplomatique. «L’Algérie avec son potentiel apporte une contribution active et constructive au dialogue méditerranéen de l’Otan en vue de faire de la région un espace de paix, de stabilité et de prospérité partagée», a affirmé le directeur de la coopération avec l’Union européenne et les institutions européennes au ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani.
Par ailleurs, l’Union européenne (UE) a souligné lundi, que le Parlement libyen est le «seul et légitime représentant de l’autorité» gouvernementale, appelant toutes les parties belligérantes à coopérer dans les discussions politiques et trouver une solution à la crise institutionnelle en Libye, selon un communiqué de l’UE.
L. M./APS