Nouredine Belmedah, Député de l’émigration, a évoqué plusieurs points sensibles relatifs à la crise sanitaire, à l’opération de rapatriement, aux harragas, mais surtout aux ressortissants algériens, qui se retrouvent encore bloqués à l’étranger, 11 mois après la fermeture des frontières Algériennes.
Dans un entretien accordé à nos confrères du quotidien EL Watan, le député à l’assemblé populaire nationale, chargé de la communauté algérienne établie à l’étranger, Nouredine Belmedah, avait souligné plusieurs problèmes d’actualité, auxquels se heurtent les ressortissants Algériens qui se trouvent en dehors du pays.
Les frontières Algériennes sont fermées depuis la mi-mars 2020. Depuis, plusieurs opérations de rapatriement ont été lancées par le gouvernement. La dernière en date a été lancée en décembre dernier, et elle devait, initialement, rapatrier plus de 25 000 ressortissants Algériens bloqués dans 5 pays à travers le monde.
Nouredine Belmedah confie avoir été « choqué » par la décision du gouvernement de stopper cette opération de rapatriement, qui a été réduite à seulement trois vols au départ de la France. Le député précise que cette décision a été prise sans donner aucune explication, et sans la soumettre à aucun préavis.
Des efforts pour ouvrir les frontières
Le député à l’émigration affirme qu’il avait saisi, en collaboration avec son collègue, le sénateur Abdelouhab Benzaim, le président de la république Abdelmadjid Tebboune. Les deux parlementaires ont demandé « l’ouverture des dessertes à partir de tous les pays, et sans inscription préalable, et d’autoriser nos ressortissants à rentrer au pays via d’autres compagnies aériennes »
Nouredine belmedah a également soutenu qu’il n’avait pas cessé, à travers des courriers et de correspondances, de sensibiliser plusieurs hauts responsables quant au calvaire des ressortissants Algériens. Ces efforts tendent, selon le député, à ouvrir les frontières « pour permettre à nos concitoyens bloqués de pouvoir rentrer au pays ».
Concernant le nombre d’Algériens qui sont encore bloqué à l’étranger, Nouredine Belmedah déclare qu’il n’est pas au courant du nombre exact. Il avait néanmoins soutenu qu’il y a « beaucoup » de nos ressortissants qui souhaitent être rapatriés, après avoir quitté le pays avec des visas touristiques, avant la crise sanitaire.
La souffrance des ressortissants Algériens à l’étranger
Selon Nouredine Belmedah, ils sont des milliers en Turquie, à essayer de se faire rapatrier, en vain. Le député affirme qu’il y a des ressortissants Algériens bloqués un peu partout à travers le monde, et qu’ils endurent une souffrance de plus en plus insupportable.
Outre les causes financières, pour le député, plusieurs raisons poussent les ressortissants Algériens à vouloir rentrer au pays. Certains ont des enfants qui doivent être scolarisés, et d’autres ont essuyé le décès d’un proche. Nouredine Belmedah ajoute que certains Algériens bloqués à l’étranger, ont éclaté en sanglots, au moment où ils lui ont raconté le calvaire qu’ils vivaient loin de chez eux.
Le député à l’émigration avait également évoqué la question du rapatriement des dépouilles des Algériens décédés à l’étranger. Il affirme qu’il était à l’origine de la disposition de 2016, relative à la prise en charge par l’État des frais de rapatriement des dépouilles. Hélas, le député déplore que cette loi ait été amendée avant son adoption en mai 2020.
En juillet dernier 4 harragas algériens ont observé un sit-in devant l’ambassade d’Algérie à Alicante, en Espagne. Le député raconte qu’il avait pu rencontrer les concernés, et qu’il avait transmis leurs doléances au consul. Ce dernier affirme qu’il n’avait pas encore reçu de réponses des autorités Algériennes.