Les collectifs de notre diaspora en France, qui ont l’habitude d’occuper la place de la République tous les dimanches après-midi, ont mis l’accent, lors de leur rassemblement d’hier, sur la nécessité pour les Algériens de la région parisienne de participer nombreux à la marche, prévue vendredi prochain, pour le départ du système.
Le défilé qui aura lieu de 14h à 18h, entre la place de la République et la place de la Bastille, sera coordonné par 26 organisations, collectifs, comités et partis politiques. Il se déroulera simultanément avec les marches qui auront lieu le même jour en Algérie et dans d’autres pays du monde, où se trouvent des expatriés algériens. Quatre objectifs ont été assignés au défilé parisien.
Ses initiateurs demandent l’annulation de la tenue de l’élection présidentielle du 12 décembre, la libération immédiate et sans condition des détenus d’opinion, le départ du système et de ses symboles, ainsi que la mise en place d’une période de transition avec un processus constituant en vue de refonder l’État et les institutions sur des bases démocratiques.
“Faisons de la marche du 1er novembre un moment historique et un tournant décisif dans la mobilisation de la diaspora algérienne en France en faveur d’un changement radical, pacifique et démocratique”, soulignent les 26 organisations dans un appel publié ces derniers jours. Pour assurer un afflux important de marcheurs, beaucoup de collectifs tablent sur la communication. “Nous devons montrer au régime, mais aussi au monde que notre détermination n’a pas faibli.
Pour être entendus, il faudra néanmoins que nous soyons nombreux. Venez en famille, avec vos enfants, vos parents, vos amis. Ne laissons pas le régime faire croire que nous sommes une minorité”, a souligné un des animateurs du collectif Debout l’Algérie, lors du rassemblement d’hier. Dans l’appel au défilé, les rédacteurs rappellent qu’“il y a 65 ans, le peuple algérien avait suscité l’admiration du monde entier en brisant le joug du colonialisme pour arracher son indépendance”.
“Aujourd’hui, poursuit le même texte, le peuple algérien répond par une mobilisation pacifique face au système arbitraire mis en place après 1962, par un coup de force de l’état-major contre le GPRA, et qui utilise tous les moyens de répression — intimidations, arrestations, condamnations à de lourdes peines — pour casser le mouvement populaire et réussir un passage en force institutionnel.”
Il est bon de préciser que la préfecture de police de Paris, qui délivre chaque semaine les autorisations pour les rassemblements du dimanche place de la République, a déjà donné son accord pour la marche de vendredi prochain. Pour éviter d’éventuels débordements, les organisateurs mettront en place leur propre service d’ordre. Un appel a d’ailleurs été lancé pour la présence de bénévoles sur le parcours de la manifestation.
De Paris : Samia Lokmane-Khelil