Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est revenu ce samedi 3 juillet 2021 sur la situation générale du pays, notamment les dernières élections législatives, les résultats du scrutin et la situation après deux ans et demi de Hirak.
Lors d’une réunion Secrétariat nationale du RCD en session mensuelle hier le vendredi à Alger, le parti a indiqué qu’après deux ans et demi « après le sursaut salutaire du 22 février 2019 la décantation est désormais faite ».
« Il y a ceux qui ont choisi la voix du pire en s’opposant d’emblée à l’appel du peuple ou en montant la vague du Hirak à ses débuts pour ensuite être pris en flagrant délit de soutien à un système hors temps qui n’a de projet que de se maintenir. Il y a ceux qui ont choisi de faire écho aux cris et revendications des Algériens pour bâtir un véritable État de droit démocratique », a analysé le RCD.
« Le rejet massif des législatives ne pouvait pas être caché »
Concernant les élections législatives du 12 juin dernier, le parti de Mohcine Belabbas estime qu’elles ont confirmé « une fois de plus la solidité de la contestation populaire, la détermination du peuple à continuer sa lutte pour une Algérie libre et démocratique et signifier l’échec patent d’un pouvoir renvoyé sans ménagement à chaque consultation électorale ».
Pour ce qui est du « rejet massif » ayant caractérisé ces élections, le RCD estime que cela « ne pouvait pas être caché », soulignant que « le gonflement du taux de participation ne pouvait pas aller au-delà d’un certain seuil au risque de paraître ridicule ».
À ce propos, le parti démocrate revient sur les « hésitations et les tergiversations à annoncer le taux de participation national », citant ce qu’il a qualifié de la « trouvaille bouffonne du taux moyen de participation ». Rappelant ici que le président de l’ANIE a fait l’annonce du taux de moyen de participation au lieu du taux de participation lui-même. Inutile de rappeler que cela a créé une vague de réactions chez les Algériens.
Législatives : « une APN composée des vils soutiens de Bouteflika », selon le RCD
Tout cela n’a fait que renseigner, selon le même parti, « sur les télescopages de centres de décisions dans les colmatages habituels des résultats ». Dans le même sillage le RCD affirme « qu’à ce jour, ni l’ANIE, ni le ministère de l’Intérieur et ni le Conseil constitutionnel » n’ont annoncé « les résultats obtenus par les listes en concurrence dans cette mascarade électorale ».
Abordant ainsi ce à quoi ont débouché ces mêmes élections, le parti a affirmé le système s’est retrouvé « avec une APN composée des vils soutiens de Bouteflika » alors qu’il voulait « composer avec les mêmes hommes issus du même système pour obtenir une assemblée nationale différente ».
Le constat du RCD quant à l’assemblée populaire issue du dernier scrutin législatif « confirme une évidence éclatante : ‘l’Algérie nouvelle’ tant vantée n’est autre que celle de Bouteflika et en pire ! ». Et comme réaction, notamment après avoir « perdu le contrôle de la situation politique du pays, le pouvoir s’affole et réprime à tout va », constate encore le parti.
Il s’agit donc de « plus de 300 citoyens qui sont en prison et cette longue liste des détenus d’opinion s’allonge chaque jour », selon la même source, qui appelle « les citoyens à une vigilance extrême », d’autant que « le maintien et la consolidation du caractère pacifique du Hirak sont une option vitale » et « la solidarité avec les détenus et leur famille est une urgence absolue ».