L’option d’une transition démocratique et pacifique constitue la seule alternative viable, a estimé le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à la veille du coup d’envoi de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre qu’il qualifie de « déjà disqualifiée ».
C’est ce qu’a indiqué, hier, le secrétariat national du parti dans un communiqué sanctionnant sa réunion mensuelle, dédiée à la conjoncture politique et aussi aux questions d’ordre organique.
« Devant la détermination citoyenne d’aller jusqu’au bout pour en finir avec une gouvernance qui a privé l’Algérie d’un projet de développement à notre portée, le plus important, aujourd’hui, est de consolider la seule alternative viable : la transition démocratique et pacifique contre la tentation de restauration du système politique par une mascarade électorale dont les résultats sont connus d’avance », a souligné le RCD.
Membre de l’Alternative démocratique, qu’il compose avec d’autres formations politiques opposées à l’élection présidentielle dans le contexte actuel, le RCD a fait part de sa satisfaction quant à « la disponibilité de partis, organisations, collectifs et personnalités qui inscrivent leur action dans une perspective unitaire et autonome».
Relevant que « ce sens de la responsabilité a déjà disqualifié les repositionnements opportunistes ou sectaires », le parti de Mohcine Belabbas estime que cette « autre décantation est aussi d’une grande importance pour l’avenir du pays ».
Le RCD est revenu également sur ce qu’il qualifie de « mobilisations sectorielles qui accompagnent et aident le mouvement révolutionnaire à faire aboutir pacifiquement ses revendications ». Il a noté, dans ce sens, que «les journalistes du secteur public et du secteur privé, qui ont signé un communiqué commun pour dénoncer l’arbitraire, les entraves au droit à l’information et la censure, font honneur à une profession qui a payé un lourd tribut dans les années 1990 ».
Abordant la chronique judiciaire, le RCD a estimé que « les verdicts de condamnation à des peines de prison de citoyens innocents, arrêtés lors de marches pacifiques, à Alger, pour possession de l’étendard amazigh ou pour de simples motifs de présences répétées dans ces marches populaires, déshonorent leurs auteurs».
« Cette soumission avilissante de cette justice aux ordres est sans appel et ses inconséquences sont flagrantes du fait que pour les mêmes griefs les autres juridictions du pays n’ont pas trouvé motif à prononcer des condamnations», dénonce le parti.
Sur un autre registre, le RCD a évoqué les processus d’adoption de la loi de finances 2020, du projet de loi sur les hydrocarbures et de la loi sur les prérogatives de la police judiciaire. Il a indiqué à ce propos qu’« au-delà de l’illégitimité de ce pouvoir de fait à légiférer sur le devenir du pays, la place des hydrocarbures dans le modèle énergétique du pays et la part que le secteur doit prendre dans un plan de développement du pays nécessitent un large débat qui passe obligatoirement par l’instauration d’institutions crédibles et légitimes ».
Il a ajouté que « dans ce domaine ou dans les autres secteurs, le captage des investissements étrangers ne peut se suffire d’une arithmétique comme la redéfinition du 49-51 », relevant qu’il « faut d’abord mettre le pays sur le chemin de la croissance ». Au plan de la structuration organique, le président du parti a instruit les membres de l’exécutif national pour que les « nombreuses activités animées par les cadres du parti, dans diverses wilayas, aboutissent à l’installation de sections RCD sur tout le territoire national. L’écho citoyen, considérable, à notre intervention publique, pour aider le mouvement populaire à imposer la solution de la transition démocratique et pacifique doit aussi se matérialiser par la présence organique du Rassemblement partout où c’est possible », conclut le RCD.
NAZIM BRAHIMI