Réagissant au communiqué publié mardi par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et dans lequel il minimise l’ampleur de la grève de 3 jours, le Conseil national de l’enseignement supérieur (Cnes) parle d’«insulte» au corps enseignant.
Joint hier par téléphone, le responsable syndical dit déplorer la «vaine tentative» de M. Hadjar de casser le mouvement. «Je tiens à dénoncer cette culture de vouloir casser les mouvements avec de tels mensonges», dénonce-t-il.
Notre interlocuteur a adopté le même ton quant aux déclarations faites par le ministre, en marge de la première rencontre de coopération entre les universités algériennes et leurs homologues turques, qui portent sur la qualité des relations entre son département et le partenaire social, à leur tête le Cnes.
«Comment parle-t-il de bonne relation alors qu’il a refusé de recevoir notre délégation lors du rassemblement que nous avions observé mardi devant le ministère», s’est-il interrogé, avant de nier avoir rencontré le ministre à plusieurs reprises.
Le ministre de l’Enseignement supérieur avait indiqué, dans le communiqué, que 510 enseignants avaient répondu à l’appel du Cnes au premier jour de la protestation, 456 le deuxième jour et 321 le troisième et dernier jour de la grève soit une moyenne de 429 enseignants grévistes ou absents par jour, sur un effectif de plus de 57 000 enseignants universitaires répartis sur 103 établissements. Comme il a souligné sa disponibilité à «recevoir ces derniers à tout moment» pour entendre leurs préoccupations. Le même responsable avait, sur un autre volet, tenu à préciser que le dernier mouvement dans le corps des recteurs d’universités s’inscrivait dans le cadre du renforcement des ressources humaines dans le secteur du fait que la plupart de ces cadres avaient atteint l’âge de la retraite.
Pour exiger l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des enseignants, le Cnes a appelé ses troupes à une grève de trois jours, entamée, dimanche dernier. Un autre débrayage est prévu pour les 5, 6, 7 janvier prochain.
Le syndicat n’exclut pas la possibilité d’intensifier davantage son mouvement. «Si le ministère campe sur sa position, le conseil national tranchera le 8 janvier sur la décision qui s’impose», avait déclaré le SG du Cnes lors du sit-in tenu devant le siège du ministère, et auquel à pris part une cinquantaine de ses adhérents.
K. A.