Le parlement devra contrôler les dépenses du gouvernement et veiller à la bonne gestion.
L’argent suffit-il pour tout faire? Les 286 milliards de dollars, injectés dans le nouveau plan quinquennal, vont-il répondre aux attentes des citoyens? Le résultat est loin d’être garanti dès le départ. Ce plan doit être accompagné par une synergie de compétences et un contrôle rigoureux des dépenses.
C’est le constat partagé, hier, par les parlementaires du FLN et du PT. Invités à l’émission hebdomadaire En toute franchise, diffusée sur les ondes de la Chaîne III, le député M.Taâzibt et son collègue du FLN, M.Rezgui, ont épluché cette problématique.
«Le programme d’investissements publics est très important car il consacre un budget énorme», a reconnu le porte-parole du PT.
Mais cela est insuffisant à ses yeux. Le Parti des travailleurs ne dissimule pas ses craintes quant au risque que ce programme soit l’objet de détournement.
Tout en rappelant les scandales de corruption, M.Taâzibt a voulu tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
«Il ne faut pas perdre de vue que ce plan va susciter des convoitises de la part des nationaux et des étrangers», a-t-il affirmé en mettant l’accent sur le contrôle rigoureux des dépenses de l’Etat. Le PT, qui se dit satisfait de ce programme, appelle à plus de vigilance.
Le député du PT a d’ailleurs rappelé les orientations données par le président de la République lors du Conseil des ministres concernant le gaspillage des deniers publics.
«Nous avons davantage besoin de mesures et d’audace», a affirmé M.Taâzibt en réitérant que «l’Etat doit reprendre tout son monopole dans les différents secteurs».
De son côté, le député du FLN a qualifié le plan quinquennal de programme «très ambitieux» qui sera réalisé sur un fonds propre. M.Rezgui s’est montré plus optimiste en affirmant que ce programme apporte du concret pour le citoyen. Arguments à l’appui, le député FLN a cité les différents programmes inscrits, entre autres, le million de logements et le rail.
Comment réaliser ce programme de manière à développer l’économie du pays? M.Taâzibt persiste et signe sur la nécessité de prémunir ce plan de la corruption. Il a rappelé, dans ce sens, le rôle des institutions politiques tel que le Parlement.
«Le Parlement peut jouer un rôle très important dans le contrôle de l’action du gouvernement, c’est pourquoi on demande la réforme des institutions», a réitéré Taazibt. Sur sa lancée, le représentant du Parti des travailleurs réitère la nécessité d’organiser des élections anticipées afin d’élire un nouveau Parlement, une revendication vivement plaidée par le PT.
Le député du FLN a souligné également que le Parlement doit jouer son rôle dans le contrôle des deniers publics. Sur les priorités que doit engager ce programme, M.Rezgui a mis l’accent sur l’emploi.
«L’emploi est le point primordial du programme», a-t-il affirmé et ce, pour trouver des solutions aux problèmes des jeunes. Un avis partagé par M.Taâzibt qui a remis sur la table le dossier de réouverture des entreprises fermées. Saisissant au vol la perche tendue, le député du PT a appelé au gel de l’Accord d’association avec l’Union européenne.
«Il n’y a plus rien à faire avec l’Union européenne, l’accord n’a rien apporté et donc il n’y a rien à amender», a-t-il justifié en expliquant que l’Algérie a perdu son patrimoine industriel.
Nadia BENAKLI