Le 12 avril dernier, alors que le désert de l’Ahaggar s’éveillait à peine sous le soleil du sud algérien, un habitant de la région immortalisait, presque par hasard, une apparition rare, celle du guépard saharien “Amayas”. Un événement aussi furtif que symbolique, qui relance avec vigueur les débats sur la survie de cette espèce.
C’est entre les zones reculées d’Amguid et Tefdest, dans le nord du parc culturel national de l’Ahaggar, que le fauve a été aperçu. Il était environ 11h du matin, ce samedi 12 avril, lorsque le témoin (un habitant de la région) a croisé la trajectoire de l’animal au pelage pâle et à la silhouette élancée.
Sans perturber son environnement, l’homme a su capturer à distance ce moment unique. Des images ont ensuite circulé sur Facebook, suscitant rapidement l’intérêt des spécialistes et des internautes.
Informés, les agents du parc national, relevant de la direction régionale d’Idlès, ont rapidement confirmé la véracité des images et salué la démarche du citoyen.
Une rencontre inopinée dans le nord du parc culturel de l’Ahaggar
La dernière observation scientifique du guépard dans cette région remonte à mars-avril 2020, dans la zone de l’Atakor, au cœur du massif montagneux de l’Ahaggar. Elle s’inscrivait alors dans le cadre d’un programme international de suivi de la biodiversité.
L’“Amayas” appartient à une sous-espèce saharienne du guépard, connue pour sa capacité à survivre dans des conditions extrêmes. Mais sa discrétion naturelle et la raréfaction de son habitat rendent sa présence difficile à confirmer, même pour les experts les mieux équipés.
Ce nouveau témoignage, aussi spontané soit-il, constitue donc une donnée capitale pour les autorités environnementales et les scientifiques œuvrant à la sauvegarde de ce félin. Il confirme que l’animal fréquente encore les hauteurs et les vallées reculées de cette partie du Sahara central, nourrissant l’espoir de préserver une population encore viable.
Réapparition du félin invisible du Sahara : un face-à-face inattendu avec le guépard “Amayas”
Alerté par cette observation, le Ministère de la Culture et des Arts a réitéré son engagement à travers un communiqué officiel. L’institution souligne le rôle du Projet des parcs culturels algériens et du Bureau national du parc culturel de l’Ahaggar, dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde dédié à l’“Amayas”.
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Ce plan, intégré à la stratégie nationale et régionale de protection de la biodiversité, repose sur des bases scientifiques solides. Il mobilise des chercheurs, des experts en écologie et des agents de terrain, qui documentent avec rigueur les données biologiques relatives à l’espèce.
« Ce travail inclut des articles scientifiques de valeur, présentant les méthodes adoptées pour le suivi et la documentation de cette espèce », a précisé le ministère dans son communiqué.
Au-delà de la simple chance d’une rencontre, l’acte de documentation réalisé par ce citoyen, nommé Ali, illustre l’importance capitale de la vigilance civile dans les zones naturelles sensibles. Sans perturber l’équilibre fragile de l’écosystème, il a su agir avec responsabilité, transformant son expérience en un geste de protection.
Le ministère en a d’ailleurs profité pour lancer un appel à la population. Lors de randonnées ou de séjours dans les parcs culturels (notamment dans les zones à haute valeur écologique comme Tefdest) il est essentiel de rester attentif à la faune locale et de signaler toute observation inhabituelle aux autorités compétentes.