La zone industrielle de Skikda
Les perquisitions opérées dans des bureaux de la zone pétrochimique ont touché des cadres à Annaba, Constantine, Tébessa et Souk Ahras.
Le feuilleton Sonatrach est loin d’être à son dernier épisode. L’émission, il y a une semaine, par le juge d’instruction près la cour d’Alger d’un mandat d’arrêt international à l’encontre de Chakib Khelil, sa famille et Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, est ponctuée par d’autres enquêtes menées parallèlement à travers le pays et à l’étranger.
En effet, sur instruction du magistrat instructeur en charge du dossier de l’affaire Sonatrach Skikda, une vaste opération de perquisition a été opérée samedi dernier dans les résidences et appartements de responsables et cadres du complexe de gaz GPL et la société de maintenance industrielle, relevant du groupe Sonatrach, apprend-on de source sécuritaire.
La perquisition s’est aussi étendue pour atteindre les domiciles de cadres résidents à Annaba, Constantine, Souk Ahras et Tébessa, devait ajouter la même source.
Cette dernière a révélé que pour les besoins de l’enquête, plusieurs bureaux ont été mis sous scellés dans la zone pétrochimique de Skikda. Selon notre source, cette phase de l’enquête est étroitement liée au scandale de l’affaire Sonatrach II.
Ainsi et dans le cadre de cette série de perquisitions, les résidences de deux cadres du bureau des marchés de la société Somic et ceux de l’ancien et l’actuel directeur ont été perquisitionnés, a ajouté notre source, qui a tenu à préciser que d’importants documents y ont été découverts.
C’est dire que la cadence de l’enquête est passée à la vitesse supérieure touchant ainsi tous les présumés impliqués directement ou indirectement dans cette affaire qui éclabousse la gestion de l’un des plus importants sites de Sonatrach à l’est du pays.
Dans ce sillage, on apprend également que pas moins de 80 cadres de la Sonatrach et même du ministère de l’Energie et des Mines, possédant des résidences et des villas cossues à l’est du pays, à Annaba notamment, auraient des relations douteuses avec des responsables de la base pétrolière de Skikda.
Par ailleurs, et selon la même source, les services juridiques en charge de l’affaire ont mandaté une équipe spécialisée pour cerner les biens immobiliers appartenant aux cadres à l’issue de la confirmation de l’implication de plusieurs responsables du complexe de gaz GPL et la société de maintenance industrielle dans des marchés douteux.
Des biens immobiliers et commerces acquis à Alger et autres wilayas de l’Est sur la base d’un blanchiment d’argent, effectué dans le cadre des transactions et marchés douteux.
Evoquant ces dernières, notre source a fait savoir que l’instruction est appelée à prendre d’autres dimensions, outre les responsables impliqués dans un marché au montant de 65 millions d’euros, décroché par Gesilac, une société multinationale, spécialisée dans le système de sécurité industrielle.
Selon les éléments préliminaires de l’instruction, ce marché est suspecté avoir été attribué à cette société par l’intermédiaire de très proches parents de l’ex-président-directeur général de la Sonatrach, Mohamed Meziane.
Ces rebondissements interviennent, poursuit notre source, avec l’arrivée dans la wilaya de Skikda, d’une haute commission spécialisée à l’effet d’enquêter sur les dossiers de marchés et la comptabilité, relatifs aux transactions conclues entre la société américaine Capir, et les sites de Sonatrach à l’est du pays. Les enquêteurs devront passer au peigne fin les PV de réunions des représentants des sociétés relevant du groupe Sonatrach et les délégués de la société américaine qui, selon l’enquête, avait décroché le marché du renouvellement du complexe du gaz GPL, dans la zone industrielle de Skikda, ajoute notre source.
Cette société aurait bénéficié d’avantages relatifs au prolongement de délais et autres liés aux retards de livraison.
Notons que ce rebondissement dans l’instruction intervient au même moment où le parquet d’Alger poursuit son enquête avec la collaboration judiciaire des pays européens et arabes à l’effet de cerner le dossier des irrégularités relevées dans la gestion du secteur pétrolier en Algérie.