Trois (3) nouvelles lignes ferroviaires seront réceptionnées prochainement dont la première, liaison Saïda-Oran, le sera dès fin avril en cours, a indiqué lundi à Alger le directeur de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), M. Azzedine Fridi.
Les deux autres concernent les lignes de Tissemsilt-Boughezoul (Médéa) et Boughezoul-M’sila, a avancé le même responsable lors d’une conférence-débat qu’il a animée au forum d’El Moudjahid,
Outre ces réalisations, M. Fridi a fait savoir que l’Anesrif menait une vaste opération de modernisation des voies ferrées et des signalisations à travers le territoire national ainsi qu’un projet de dédoublement des voies sur 170 kms.
Selon lui, 2.300 kms de chemins de fer sont en cours de réalisation dont 750 kms dans les hauts plateaux, ajoutant que ce réseau devrait s’étendre, à court terme, pour atteindre les 6.000 kms.
Au total, l’Anesrif devrait livrer 12.500 kms de voies ferroviaires électrifiées à l’horizon 2035 pour une enveloppe financière de 2.400 milliards dinars.
Détaillant les grands points de développement du réseau ferré national qui s’articule autour de huit (8) axes, il a précisé que le premier axe porte sur la réalisation de la rocade ferroviaire électrifiée nord et de ses dessertes.
Ce projet irrigue les principales villes du nord du pays et va des frontières Est vers les frontières Ouest, dont les travaux de modernisation et de dédoublement s’étendent sur une distance de 1.250 kms dont 868 kms sont en cours de réalisation. Une partie de ce projet est opérationnelle à savoir celle de la région algéroise entièrement électrifiée.
Pour le 2ème axe, il s’agit de la rocade ferroviaire des hauts plateaux qui sera parallèle à celle du nord: Longue de 1.160 kms, elle s’étend de la wilaya de Tébessa jusqu’à Sidi Bel Abbes, et dont 412 kms ont été réalisés.
Le 3ème axe du programme est celui de l’extrême Est du pays, qui est une ligne reliant la wilaya d’Annaba (port commercial et site métallurgique) aux mines de Djebbel Onk (Tébessa) sur un linéaire de 588 kms, pour s’étendre vers le Sud à El-Oued et Touggourt.
Quant à la pénétrante ouest (4ème axe du programme), comprenant la ligne Tabia (Sidi Bel Abbes)-Béchar d’un linéaire de 580 kms, elle est opérationnelle depuis plus de 6 années et permet des vitesses de parcours allant jusqu’à 160 kms/h, sachant que la jonction avec la wilaya de Tindouf fait l’objet d’études.
Le 5ème axe s’étend sur la pénétrante d’El Gourzi (wilaya Constantine) vers Hassi Messaoud d’une distance de 457 kms, pour desservir, entre autres, le pôle pétrolier et la nouvelle ville de Hassi Messaoud, à une vitesse de 220 kms/h.
Pour la pénétrante centre, représentant l’axe 6, un premier tronçon dont les études sont en cours reliera la wilaya de Blida à la ville de Ksar El Boukhari (Médéa) sur un linéaire d’environ 100 kms, tandis que le deuxième tronçon reliera les villes de Ksar El Boukhari, Djelfa et Laghouat sur 290 kms.
Le 7ème axe est une boucle Sud-Est d’une distance de 425 kms qui ira de Laghouat à El Oued en passant par Ghardaia, Ouargla, Hassi Messaoud et Touggourt.
Le dernier axe du programme est une boucle de 1.500 kms de voies ferrées reliant toutes les villes-oasis du sud-ouest en allant de Ghardaïa jusqu’à la jonction avec la ville de Béchar. Les études de cette boucle, dont la vitesse de circulation prévue est de 220 kms/h, sont en cours.
Selon M. Fridi, tous ces projets seront dotés d’un système de signalisation moderne (ERTMS) et d’un système de télécommunication (GSM-R).
Il a précisé, dans ce sens, que tout le réseau du chemin de fer est adapté au trafic mixte (voyageurs et marchandises).
Par ailleurs, il a précisé que toutes les lignes à 160 kms/h seront clôturées de bout en bout afin d’imposer plus de sécurité sur les voies. Interrogé par la presse sur un éventuel dédoublement de la voie Thenia-Tizi Ouzou, le même responsable a relevé que cela n’était pas à l’ordre du jour étant donné que l’actuelle voie répond suffisamment à la demande.
Quant à savoir l’impact de la rationalisation des dépenses publiques sur l’avenir des projets de l’Anesrif, M. Fridi a assuré que tous les projets en cours étaient en voie d’achèvement et ne sont pas concernés par ces mesures.
Cependant, il a fait valoir que la mise en place d’un train à grande vitesse (TGV) n’était pas projeté actuellement. Pour rappel, la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a récemment indiqué avoir lancé un nouveau programme de renforcement des capacités de transport ferroviaire à l’horizon 2019.
Le programme comprend l’acquisition de 40 locomotives de type « Diesel-électrique » pour le transport de marchandises, dix (10) autorails pour les grandes lignes ferroviaires à travers le pays, dix (10) autres pour les besoins des dessertes régionales, vingt (20) autres automotrices de banlieues et cent (100) wagons céréaliers.
De surcroît, 200 wagons citernes pour le transport du carburant,100 wagons plats porte-conteneurs « High club » et 100 autres wagons phosphatiers figurent dans ce programme d’équipement.
Cette société de transport ferroviaire dont le parc matériel pour le transport des marchandises est de 11.510 wagons, compte avec ce nouveau programme renforcer ses capacités de transport de marchandises à plus de 15 millions de tonnes par an.