Recherche scientifique: L’autre révolution de l’Algérie

Recherche scientifique: L’autre révolution de l’Algérie

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Un Salon national des produits de la recherche sera organisé la semaine prochaine. Quelque 650 produits innovants seront présentés, parmi eux le premier test «made in bladi» de dépistage du cancer du col de l’utérus. Il coûtera 100 fois moins cher que ceux qui existent actuellement sur le marché…Une vraie révolution!

Dépister le cancer du col de l’utérus à moindre coût sera désormais possible! Un Algérien vient d’inventer le premier test «made in bladi» de dépistage de ce fléau. Développé par un chercheur algérien, ce test révolutionnaire doit bientôt être commercialisé. On parle du mois de septembre prochain.

L’usine est quasiment prête, elle est implantée à Béjaïa. Le test de dépistage du deuxième cancer féminin le plus répandu dans le monde existe certes, mais la révolution se situe dans son coût.

Il est estimé 100 fois moins cher que ceux qui existent actuellement sur le marché! Ils sont vendus à un peu plus de 40 euros, alors que ce test ne devrait pas dépasser les 50 euros. Une innovation qui redonne espoir en l’avenir du pays, surtout que celle-ci n’est pas un cas isolé! À la veille du 56e anniversaire de l’indépendance nationale, le Palais des expositions (Safex) d’Alger arbitrera ce qui pourrait être la seconde révolution de l’Algérie, à savoir celle de la recherche scientifique…

En effet, la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (Dgrsdt) organise les 2, 3 et 4 juillet 2018 la deuxième édition du Salon national des produits de la recherche.

Un traitement contre le cancer «made in bladi»?

Quelque 650 produits innovants seront présentés, parmi eux ce fameux test «made in bladi» de dépistage du cancer du col de l’utérus. Mais pas seulement! «Un hub biotechnologique a été créé. Nous sommes en train de mettre en place un écosystème qui doit permettre à nos jeunes génies du domaine d’éclore», a fièrement fait savoir Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur, hier, lors d’une conférence de presse pour la présentation de ce salon.

Une bonne nouvelle qui permettra donc à l’Algérie de devenir un acteur majeur de la biotechnologie. Allons-nous assister à la découverte d’un médicament contre le cancer «made in bladi»? On n’en est pas encore là, mais Hafid Aourag révèle qu’un groupe de chercheurs algériens avance bien sur la question. Refusant de donner plus de détails, on apprend par d’autres sources que ces chercheurs seraient même arrivés à l’étape des tests cliniques. Celles-ci indiquent qu’ils seraient en train d’être effectués en Chine, donnant des résultats des plus probants.

En tout cas, la deuxième édition du Salon national des produits de la recherche promet de belles surprises à découvrir…sans modération! «Loin d’être de simples produits à exhiber, ceux présentés lors de cet événement répondent à des problématiques réelles et apportent des solutions réfléchies et élaborées par des équipes de chercheurs et d’universitaires compétents, volontaires et dévoués», indiquent les organisateurs. «Ce sera des produits à haute valeur technologique ajoutée et surtout qui apporteront un plus économique. Il ne s’agira pas de produits de services comme c’est le cas actuellement», précise le professeur Aourag.

Ainsi, dans le domaine de la biotechnologie et de la santé on peut citer que: différents kits seront dévoilés (kit antoxidant, kit d’activité anti-inflamatoire, kits d’activité anzymatique ainsi que la mise au point de techniques de diagnostic, fabrication de vaccins et de médicaments.

Dans le domaine des technologies numériques et du digital on trouve: les appareils de contrôle et de suivi de patients tels que «Diab-check», plateforme de télémédecine, la circulation routière (diffusion de l’alerte sismique, solution intelligente pour le transport en commun par bus, application mobile qui permet aux utilisateurs de signaler les routes dangereuses et dégradées), Maison intelligente et sécurité des êtres vulnérables et fragiles, Réalité augmentée et impression 3D.

Des produits à haute valeur technologique

En agriculture, développement de variétés à haut potentiel de rendement.

En Energies renouvelables, on pourra y découvrir des produits mettant en valeur le potentiel solaire et éolien tels que le chauffage, concentrateur, capteur autostockeur d’énergie, contrôleur de charge, onduleur, chalumeau à hydrogène renouvelable.

Un événement incontournable donc à travers lequel le secteur de la recherche scientifique lance un appel aux entrepreneurs publics et privés ainsi qu’aux hommes d’affaires afin de prendre connaissance des capacités des chercheurs algériens à répondre à des problématiques réelles du secteur socio-économique et des potentialités offertes par les centres de recherche pour apporter des solutions et innover dans tous les domaines d’activité. «L’objectif principal de la Dgrsdt étant d’arriver à instaurer la confiance entre le monde de la recherche, celui de l’industrie et la société en général», précise-t-on. «L’autre objectif du salon est de valoriser les compétences et mettre sous les feux de la rampe les talents créatifs et les esprits innovateurs des chercheurs et des universitaires. N’attendons pas que ces lumières aillent briller sous d’autres cieux pour reconnaître leurs savoirs et savoir-faire», ajoute la même source. Mais la visée principale de ce salon appelé à être un espace incontournable de mise en avant des produits de la recherche scientifique est de donner ce coup de boost indispensable à l’économie nationale et à l’Etat algérien.

Loin d’être un idéal fantasmé, l’option est réaliste et réalisable. Si une quarantaine de produits sur les 650 présentés au salon trouvent preneurs, ce sera autant d’options à éliminer de la lourde facture d’importation, voire à exporter.

Le rêve du vrai «made in bladi» passe donc par ici..