Le dossier de la Mémoire est au cœur des débats politiques en France. Sur les chaines d’information en continu, les sorties médiatiques des politiciens français se multiplient dans un contexte marqué par l’approche des élections présidentielles et les relations tendues entre Alger et Paris.
Aujourd’hui, vendredi 10 décembre, c’est au tour de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, de s’exprimer sur la question mémorielle. Lors de son passage sur BFMTV, elle annonce la prochaine ouverture des archives sur « les enquêtes judiciaires » de la guerre d’Algérie (1954-1962).
« J’ouvre avec quinze ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie », a déclaré Roselyne Bachelot, qui estime que les relations franco-algériennes doivent se construire avant tout sur la vérité. « On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité », a-t-elle ajouté.
Bachelot plaide pour une Histoire sans mensonges
Pour justifier cette décision relative à l’ouverture des archives « avec 15 ans d’avance », la ministre de la Culture explique que la vérité, l’analyse et la reconnaissance sont les bases fondamentales d’une réconciliation.
« C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation » estime la ministre française.
Selon l’invité de BFMTV, « On ne construit pas un roman national sur un mensonge ». Concernant les conséquences d’une telle décision, notamment sur la confirmation à venir des actes de torture commis par l’armée française en Algérie, Roselyne Bachelot a affirmé « C’est l’intérêt du pays que de le reconnaître ». Les propos de la politicienne ont été relayés par l’ensemble des médias français, à l’instar du Figaro et le Monde.