Benjamin Stora, l’auteur du rapport commandé par le Président français Emmanuel Macron sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie » est revenu sur les dires du chef de l’Etat français, qui ont suscité une indignation algérienne et surtout des tensions, des désaccords et une crise diplomatique entre les deux pays.
A ce sujet, l’historien qualifie sur la chaîne Arte dans l’émission « 28 minutes », les propos de Macron de discours à caractère « politique » et non pas « historique » , rappelant qu’il faut regarder « de tous les cotés » afin de créer un équilibre dans cette réconciliation mémorielle tout aussi importante pour la France que pour l’Algérie.
En réponse à une question sur le rejet des autorités algériennes du fameux rapport qu’il a réalisé, le professeur aux origines algériennes explique que la presse était à l’origine de « ce rejet », excluant le pouvoir algérien pour ne pas l’accabler, au vu de l’inexistence d’un refus officiel.
« Presse très hostile »
Selon ses dires, la presse algérienne s’est montrée « hostile » à l’égard de ce rapport, à l’exception de certains médias à l’exemple de trois journaux francophones qu’il a cités.
Soulignant, dans le même sillage, qu’il existe des médias en Algérie qui œuvrent pour garder un canal de communication et de dialogue constructif algéro-français ou encore « pour garder un fil d’une discussion dans des situations extrêmement compliquées et difficiles », et ce, autour des sujets épineux et sensibles qui concernent les deux parties.
Le natif de Constantine a également salué l’élite algérienne, faisant allusion au soutien qu’il a reçu de la part d’écrivains algériens à l’instar de Yasmina Khadra et Kamel Daoud.