Alors que les ressources naturelles de l’Algérie sont considérables et variées, l’apport de la branche des mines et carrières ne dépasse pas 1% du PIB du pays. Cette richesse minière, longtemps négligée au profit du pétrole, devrait se développer incessamment, à en croire le P-dg du Groupe industriel minier, Manadjim El Djazaïr Tahar Chérif Zerarka qui mise sur la réception d’usines d’ici fin 2019 ou début 2020 permettant d’accroître la production minière.
Malgré un contexte législatif favorable, notamment après la promulgation de la loi de mars 2014 sur les mines, la prospection et l’exploitation des ressources minières et son encouragement peinent à démarrer. N’empêche le secteur et avec ses fortes potentialités, peut se développer dans les années à venir grâce aux investissements engagés selon M. Tahar Chérif Zerarka qui s’est exprimé, hier lundi, sur les ondes de la radio Chaîne III à l’émission «Invité de la rédaction».
Il a souligné que «nous sommes en train de développer des partenariats qui vont contribuer énormément à augmenter la participation du secteur minier au niveau du PIB», expliquant que rien que dans le bassin minier de Tébessa, l’Algérie «peut extraire 10 à 15 millions de tonnes de phosphate marchand pendant plus d’un siècle», en rappelant que les bureaux d’exploration (canadiens, européens et américains) avaient estimé, durant les années 90, les réserves d’or à plus de 40 tonnes à une profondeur de 400 mètres seulement.
Selon ce responsable, le secteur minier suscite, désormais, l’intérêt des responsables. D’ailleurs, l’Etat compte bien reprendre la main dans ce secteur après les différents échecs des partenariats noués auparavant et qui avaient montré leurs limites sinon leur naufrage comme c’était le cas avec ArcelorMittal.
M. Zerarka a estimé pour sa part que «les objectifs affichés avec ce partenaire n’ont pas été atteints».
Parmi les mesures annoncées par le gouvernement actuel, «un premier plan de recrutement de 260 agents sera lancé le 25 octobre» par les mines de fer de Ouenza et Boukhadra relevant de la Société des mines de fer de l’Est (MFE) qui approvisionnent le complexe sidérurgique Sider El Hadjar. Ces 260 nouveaux travailleurs qui seront recrutés «avant la fin de l’année en cours» et bénéficieront de stages de formation aux techniques en vigueur pour l’extraction du fer brut.
Le recrutement de ce nombre important de travailleurs pour les mines de Ouenza et Boukhadra permettra de résorber le déficit en main d’œuvre que connaissent ces deux mines qui approvisionnent le complexe Sider El Hadjar en matière première. Aussi, cette opération de recrutement est venue rectifier la politique menée par l’ancien partenaire ArcelorMittal qui avait réduit les effectifs de 1 200 à seulement 680 agents. «On s’est retrouvé à fonctionner à un rythme de 1×8 devant la sidérurgie qui, elle, fonctionne à 3×8», a déploré le P-dg.
Ainsi donc, la nécessité de la préservation de la cadence de travail adoptée depuis près d’une dizaine de jours pour atteindre une moyenne de production de 7 000 tonnes/jour a été jugée plus que nécessaire pour garantir l’activité de production du complexe sidérurgique et reconstituer ses stocks.
Lors de son intervention, le P-dg de Manadjim El Djazaïr est revenu sur le nouveau plan de travail élaboré pour les mines de Boukhadra et Ouenza, afin d’assurer l’approvisionnement du complexe Sider El Hadjar (Annaba) en fer brut nécessaire pour ses activités de production. Les moyens nécessaires ont été mobilisés pour transporter quotidiennement 7 000 tonnes de fer brut vers le complexe d’El Hadjar, dont 5 000 tonnes de la mine de Ouenza et 2 000 tonnes de celle de Boukhadra pour assurer la disponibilité de la matière première indispensable pour le fonctionnement du haut fourneau du complexe.
A noter que le Premier ministre Noureddine Bedoui a décidé d’inscrire dans le cahier des charges des appels d’offres une clause imposant aux entreprises sélectionnées pour la réalisation des projets au profit de l’Etat de s’approvisionner en fer uniquement sur le marché local en premier lieu au complexe El Hadjar. Une mesure qui vise à sauver l’entreprise publique qui passe par une période très difficile et de renforcer les moyens de logistique pour assurer un approvisionnement suffisant en matière première depuis les mines de Ouenza et Boukhadra dans la wilaya de Tébessa.
Ilhem Tir