ALGER – Une cérémonie de recueillement a été organisée, jeudi au cimetière El Alia à Alger, en hommage à la figure historique du combat pour l’indépendance de l’Algérie, Krim Belkcacem, qui fut l’un des fondateurs du Front de libération nationale (FLN) et président de la délégation algérienne aux négociations d’Evian en 1962.
Des personnalité nationales et politiques ainsi que d’anciens moudjahidines ont rendu un hommage au « Lion des Djebels », louant son engagement indéfectible pour la libération de l’Algérie d’une longue nuit coloniale.
Né en décembre 1922, à Draâ El Mizan à Tizi Ouzou, le premier responsable des maquis de l’Armée de libération nationale (ALN) en Kabylie, a entamé sa carrière politique en adhérant en 1946 au Parti du peuple algérien (PPA).
Il avait implanté des cellules clandestines dans 12 douars autour de Draâ El Mizan.
Responsable du PPA-MLTD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) pour la Kabylie en 1952, il avait prôné la lutte armée et réussi à entraîner au moins 500 éléments au maquis, dont Amar Ouamrane, à la veille du déclenchement de la Révolution de novembre 1954.
Il fut membre du Groupe des six qui était à l’origine du déclenchement de la Guerre de libération nationale.
C’est dans ce cadre qu’il avait rencontré à Alger, le 9 juin 1954, Mustapha Benboulaid, puis Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad.
Suite au Congrès de la Soummam, le 20 août 1956, il devint l’un des membres les plus importants du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) et du Comité de coordination et d’exécution (CCE) qui s’installe à Alger.
Vice-président et ministre des Forces armées dans le 1er Gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA), il fut désigné successivement, vice-président et ministre des Affaires extérieures dans le 2ème GPRA, le 18 janvier 1960 et vice-président et ministre des Affaires intérieures le 27 août 1961 à Tripoli.
Il fut désigné par les instances politiques de la Révolution à la tête de la délégation algérienne aux négociations d’Evian, à l’issue desquels il apposera sa signature consacrant le recouvrement de l’indépendance du pays.
Il fut parmi les acteurs les plus en vue de la crise de l’été 1962. Il intégra, dans ce cadre, le Groupe installé à Tizi Ouzou, auquel appartenait également Mohamed Boudiaf.
Krim Belkacem, qui a versé dans l’opposition après l’indépendance, fut condamné à mort par contumace. Il créa dans la clandestinité, avec ses compagnons de lutte, dont le commandant de l’ALN Slimane Amirat, le Mouvement pour la défense de la révolution algérienne « MDRA ».
Le 18 octobre 1970, Krim Belkacem est assassiné dans un hôtel à Francfort.