La Russie et l’Arabie saoudite ont convenu de prolonger leur accord sur la réduction de l’offre pétrolière mondiale. Les dirigeants des deux pays se sont rencontrés à Osaka (Japon), en marge de la réunion du G20, alors que les membres de l’Opep et leurs alliés non-Opep devraient se retrouver à Vienne, mardi. Vendredi, le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé s’être entendu avec l’Arabie saoudite pour prolonger leur accord sur une baisse de production pétrolière afin de soutenir les cours. “Nous nous sommes mis d’accord.
Nous allons prolonger cet accord, la Russie comme l’Arabie saoudite. Pendant quelle période ? On va y réfléchir. Pour six ou neuf mois. Il est possible que ce soit jusqu’à neuf mois”, a déclaré le président russe aux journalistes, en marge du sommet du G20 à Osaka. Cet accord, négocié initialement entre la Russie et l’Arabie saoudite, devrait être signé ce mardi, à l’occasion d’une réunion prévue à Vienne (Autriche), où les ministres des 14 membres de l’Opep et leurs dix partenaires devraient se rencontrer. Cette réunion devait se tenir initialement le 25 juin, mais elle a été ajournée à la demande de la Russie.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires non-Opep, menés par la Russie, avaient décidé le 7 décembre dernier d’abaisser leur offre cumulée de 1,2 million de barils par jour (mbj), à raison d’une coupe de 800 000 barils/jour dans la production de l’Opep et 400 000 barils/jour dans l’offre des producteurs non-Opep. Cette stratégie de soutien aux prix s’est révélée gagnante, puisque les cours du brut se sont envolés d’environ 30% au premier trimestre de l’année, avant de se modérer. Les prix ont perdu plus de 30% de leur valeur durant le dernier trimestre de 2018.
Ce mouvement baissier a aidé à la reconduction des accords de limitation de l’offre après un répit qui aura duré six mois. “Nous croyons que nos accords de stabilisation de l’offre (…) ont eu un effet positif”, avait affirmé Vladimir Poutine dans un entretien au Financial Times publié cette semaine, assurant que les pays producteurs chercheraient à Vienne à maintenir la “stabilité” du marché, confronté à une offre abondante et à une demande en berne. Les deux poids lourds du marché pétrolier se sont rendus à l’évidence que toute augmentation de la production en ces temps de surabondance de l’offre risquerait d’entraîner une nouvelle dégringolade des cours.
Les tensions au Moyen-Orient pourraient, à leur tour, s’exacerber si l’un des producteurs Opep venait à accroître sa production pour compenser la baisse des exportations iraniennes, fortement affectées par les nouvelles sanctions américaines. Les cours du brut ont fini la semaine en baisse dans un marché hésitant avant des rencontres internationales cruciales pour l’or noir, d’abord au Japon pour le G20, puis en Autriche pour l’Opep et ses partenaires. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a chuté, vendredi, à 64,39 dollars à Londres, en baisse de 1,28 dollar par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour la même échéance cédait 1,23 dollar à 58,20 dollars.
Ali Titouche