La nouvelle confrontation entre les syndicats autonomes et le gouvernement se confirme davantage. Aucun arrangement susceptible de faire baisser la tension ne se dessine à l’horizon.
Pire encore, tous les signes laissent croire que le bras de fer est inévitable à l’occasion de la présentation du projet de loi sur la retraite devant les députés le 27 de ce mois. Les deux parties campent sur leurs positions écartant toute concession, du moins pour le moment. Du côté gouvernement, on ne pense à aucune concession ni à une rencontre avec l’Intersyndicale.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a réaffirmé, à l’occasion de la rencontre avec les walis, la détermination ferme du gouvernement à aller loin dans sa démarche visant à revoir les modalités de départ en retraite. Il a réitéré la volonté des pouvoirs publics à réformer le système des retraites. De leur côté, les syndicats autonomes regroupés au sein de l’Intersyndicale ne comptent pas se laisser faire.
En effet, après avoir tracé tout un programme d’action en commun, les douze organisations syndicales ont finalisé, hier, le dépôt des préavis de grève, a-t-on appris du secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) Idir Achour. « Chaque syndicat dépose à son nom un préavis de grève au niveau du ministère de tutelle », a-t-il indiqué. Il précise : « En plus du préavis déposé au niveau du ministère de tutelle, une copie est remise au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. » Pour lui, la grève prochaine sera une réponse au refus du gouvernement d’ouvrir les portes du dialogue avec les syndicats. « Ils nous poussent vers l’escalade », a-t-il estimé. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, quant à lui, nous fait savoir que son syndicat a déposé le préavis de grève et se prépare aux « prochaines batailles ».
« Ils refusent le dialogue, ils persistent dans leur fuite en avant en ces moments vraiment délicats que traverse le pays », a-t-il déploré. L’heure, selon lui, est pourtant à la concertation, le dialogue et la communion pour pouvoir affronter la situation générale du pays qui ne cesse de lancer des mauvais signes. « Ils auraient dû ouvrir les portes du dialogue, associer tout le monde à la recherche de solutions », a-t-il soutenu. A
vant de lancer une alerte. « Les hôpitaux manquent aujourd’hui de tout. Nous travaillons dans des conditions difficiles. Le budget ne suffit plus à couvrir les besoins des établissements de santé publique », a-t-il averti. Notons que l’Intersyndicale s’est renforcée par un nouvel adhérent, à savoir le Syndicat national autonome des postiers (SNAP). Il s’agit du premier syndicat du secteur économique public à rejoindre l’Intersyndicale. D’ailleurs, le syndicat appelle dans un communiqué tous les postiers du pays à prendre part aux actions de protestation prévues au cours de la deuxième moitié du mois en cours.