Le maire de Béziers, Robert Ménard, a comparu ce mardi 18 février devant le tribunal de Montpellier pour son refus, en 2023, de célébrer le mariage d’un Algérien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) avec une citoyenne française.
Cette convocation s’inscrit dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), une méthode permettant au parquet de proposer une sanction sans passer par un procès. Toutefois, Robert Ménard a publiquement annoncé avoir refusé de plaider coupable, assurant qu’il n’avait rien à se reprocher dans cette affaire.
Robert Ménard devant la justice pour avoir refusé de marier un ressortissant algérien sous OQTF
« J’ai refusé de plaider coupable. Le procureur m’a informé que je serai jugé devant le tribunal correctionnel », a-t-il déclaré aux journalistes présents à sa sortie du tribunal. L’élu n’a pas souhaité révéler la nature de la peine proposée, prétextant une obligation légale de discrétion. L’avocate du couple concerné a également refusé de divulguer les termes de la proposition du parquet.
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Le litige remonte à juillet 2023, lorsque Robert Ménard, figure proche des milieux d’extrême-droite, avait refusé de marier Mustapha, un Algérien de 24 ans, avec Eva, une Française, invoquant la suspicion d’un mariage blanc. Peu après, le jeune homme avait été expulsé vers l’Algérie le 20 juillet.
Eva, la fiancée du ressortissant expulsé, s’est exprimée devant la presse à l’issue de l’audience : « Je veux qu’on entende ce que j’ai vécu. Je ne lâcherai jamais cette affaire. » Visiblement émue, elle a décrit son quotidien depuis l’éloignement de son compagnon comme « long et sombre », confiant qu’elle avait du mal à surmonter cette séparation.
Eva dénonce le refus de mariage et accuse un blocage du consulat français
La jeune femme a dénoncé la perception publique de l’affaire : « Les gens pensent que M. Ménard a joué les héros et qu’il a protégé le pays, mais il a juste brisé notre vie de famille. » Elle a ajouté que Mustapha était en possession d’un récépissé de titre de séjour et n’avait aucun passé judiciaire : « Nous voulions simplement vivre ensemble, en paix. »
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En ce qui concerne une union en Algérie, Eva a précisé que les autorités locales n’avaient jamais refusé d’officialiser leur mariage, mais que le blocage provenait du consulat français en Algérie. « Ce n’est pas l’Algérie qui nous empêche, c’est le consulat de France », a-t-elle souligné.
Déplorant un « acharnement personnel », Eva a conclu qu’elle et Mustapha répondraient à toute convocation future : « Nous voulons juste qu’on nous laisse tranquilles. » Cette affaire, qui mêle justice et politique, promet de susciter encore de nombreux débats lors du prochain jugement.
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