Refus d’extrader Bouchouareb : L’Algérie dénonce le manque de coopération de la France

Refus d’extrader Bouchouareb : L’Algérie dénonce le manque de coopération de la France

Le gouvernement algérien a pris acte de la décision de la justice française de rejeter la demande d’extradition d’Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre algérien condamné pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir. Selon le ministère algérien des Affaires étrangères, cette décision constitue un nouvel obstacle aux efforts de l’Algérie pour récupérer les richesses détournées.

Un verdict controversé

La justice française a refusé de livrer Abdeslam Bouchouareb à l’Algérie, bien qu’il ait été reconnu coupable dans plusieurs affaires ayant causé d’importantes pertes au Trésor public algérien. Pour le gouvernement algérien, cette décision remet en question l’efficacité des mécanismes de coopération judiciaire entre les deux pays.

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Dans un communiqué publié jeudi 20 mars, le ministère des Affaires étrangères algérien a exprimé son « profond regret » face à ce refus et a affirmé que l’Algérie continuerait à explorer d’autres voies légales pour obtenir justice.

Un manque de coopération dénoncé

L’Algérie reproche à la France son absence de collaboration en matière d’entraide judiciaire, en dépit de nombreux accords internationaux et bilatéraux existants. Le communiqué du ministère souligne que cette inertie française est un frein aux efforts engagés pour lutter contre la corruption et récupérer les fonds détournés.

« Malgré nos demandes répétées, la France n’a pas répondu à 25 demandes d’entraide judiciaire que nous lui avons adressées », indique le texte, déplorant un manque de volonté politique du côté français.

Une position isolée de la France

Dans son message, le ministère algérien met en avant la différence de position entre la France et les autres partenaires européens. Selon les autorités algériennes, plusieurs pays européens coopèrent activement avec l’Algérie pour identifier et restituer les biens acquis illégalement.

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Cette attitude de la France, jugée « incompréhensible » par Alger, contraste avec celle des autres partenaires européens qui, eux, travaillent de manière « sincère et transparente » avec les autorités algériennes.

Un dossier qui reste ouvert

L’affaire Bouchouareb illustre les tensions persistantes entre Alger et Paris sur les questions de justice et de lutte contre la corruption. Pour l’Algérie, la lutte contre la corruption est une priorité nationale, et les obstacles rencontrés dans la coopération avec la France ne feront que renforcer sa détermination.

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Les autorités algériennes ont réitéré leur engagement à poursuivre leurs efforts pour récupérer les fonds publics détournés, tout en explorant de nouvelles solutions diplomatiques et judiciaires pour contourner le blocage français.

Reste à voir comment la France réagira à cette mise en cause, alors que les relations entre les deux pays sont régulièrement marquées par des tensions diplomatiques.