Regards croisés sur les procédés de traduction et d’adaptation en Tamazight : Un moyen de sauvegarde

Regards croisés sur les procédés de traduction et d’adaptation en Tamazight : Un moyen de sauvegarde

Au deuxième jour du colloque international placé sous l’intitulé générique “Regards croisées de traduction et d’adaptation en tamazight”, initié par le Haut-Commissariat à l’amazighité à l’université de Batna, aussi bien le sujet (traduction et interprétation) que les thèmes abordés par les différents intervenants des universités algériennes ou de l’étranger ont suscité un vif et grand intérêt dans le fond et dans la forme, selon les présents, fort nombreux – du simple citoyen à l’universitaire spécialiste. “Cette expérience, la première en son genre à Batna, est bénéfique à plus d’un titre : la traduction de ou vers tamazight reste une fenêtre sur le monde et un moyen efficace de l’épanouissement de tamazight, qui a longtemps souffert de la ghettoïsation et de la marginalisation”, nous disent les étudiants du département de l’enseignement de tamazight de l’université de Batna.

Le rôle de la traduction, les aspects techniques et la pratique de la traduction et de l’interprétation, l’expérience de la traduction en tamazight (exemple Le Noir te va si bien d’Ahlem Mosteghanemi qui va être traduit en chaoui), les nouvelles technologies, la transmission du chaoui en milieu familial en France, ou encore la traduction entre difficultés et contraintes culturelles… sont autant de thèmes et de sujets qui ont été suivis avec grand intérêt.

Les débats, souvent très animés, démontrent, un tant soit peu, le grand intérêt affiché par les présents, dont certains ont fait le déplacement des villages voisins et beaucoup d’autres sont venus des wilayas limitrophes (Khenchela, Biskra, Oum El-Bouaghi et Souk-Ahras).

La problématique exposée par le coordinateur scientifique au sein du Haut- Commissariat à l’amazighité, Boudjema Aziri, qui traite de la traduction, de l’adaptation et de leurs procédés, est centrée sur les expériences des intervenants où la langue amazighe est mise en traduction. “Les œuvres littéraires et les analyses sociologiques autochtones d’une communauté linguistique tirent leur sève nourricière de la société, de l’histoire depuis les origines. De ce fait, elles interpellent les locuteurs qui sont censés occuper la place centrale de par leur audience et leur fonction superstructurelle.”

Quant aux œuvres traduites et/ou adaptées, elles viennent, en général, combler les lacunes des œuvres autochtones ; elles se positionnent en périphérie, selon une théorie socioculturelle. À la lumière des différentes interventions, il y a un commun accord sur l’approche, même si des universitaires et chercheurs autodidactes estiment que l’occasion n’a pas été donnée à la langue maternelle, pour que l’on puisse juger de l’aptitude ou non de tamazight dans ses différentes variantes à se mesurer, voire concurrencer d’autres langues, dans le domaine de la production littéraire et ses genres (récits, romans, nouvelles, contes, etc.).

Présent depuis le premier jour de l’ouverture du colloque, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité, Si El-Hachemi Assad, promet “le maintien et le développement de ce genre d’activité qui constituent un carrefour d’échange d’idées et d’expériences où peuvent naître et germer de grandes capacités capables de surmonter les handicaps”.