La régulation du marché des fruits et légumes se pose toujours avec acuité. À cet effet, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, après avoir visité une exploitation agricole privée d’une superficie de 45 hectares et suivi une présentation sur le développement du secteur agricole dans la wilaya d’El-Oued, n’a pas manqué de pointer du doigt la situation du marché de la pomme de terre dont le prix a atteint la barre de 100 DA le kilogramme ces jours-ci. Il a évoqué le phénomène illégal de la rétention des stocks de pomme de terre, notamment à Aïn Defla pour suggérer aux agriculteurs de la région de réguler le produit par un stockage adéquat de ce produit. Point d’annonce de mesures pour réguler l’ensemble du commerce des fruits et légumes dont les circuits de distribution connaissent des dysfonctionnements quitte à le répéter : présence d’une multitude d’intermédiaires, prédominance de l’informel, absence de traçabilité, désorganisation au sein des marchés de gros de fruits et légumes, non-respect des règles de fardage et d’affichage des prix. Une situation qui perdure depuis des décennies sans que les différents gouvernements puissent y remédier. Les citoyens, du fait de ce laisser-faire de l’Exécutif Sellal, sont pénalisés. Ils assistent impuissants à des flambées périodiques des prix des fruits et légumes. Celle qui touche le plus leur pouvoir d’achat est celle du prix de la pomme de terre, l’un des produits les plus consommés par les ménages. Dans ce domaine de la régulation, le gouvernement s’est limité à la réalisation de marchés de gros modernes et de développer la capacité de stockage des produits frais.
Le Premier ministre a également exhorté les agriculteurs d’El-Oued à exporter leurs produits. Une intention louable, mais sans que soit mis en relief la nécessité de réunir les conditions pour assurer le succès de ces opérations : une production et un conditionnement de qualité, une offre abondante respectant ces prérequis précis, une capacité de stockage importante, une logistique efficace. À noter qu’El-Oued assure 40% de la production de la pomme de terre du pays. Sans l’offre de cette wilaya, les prix de la pomme de terre auraient dépassé la barre des 100 DA ces dernières années.
Le Premier ministre a, en outre, appelé l’administration locale à régler le problème du foncier agricole dans lequel se débattent des milliers d’agriculteurs et qui limite l’expansion rapide de la production des fruits et légumes ainsi que l’offre de lait et de viande du pays. Autre chantier inachevé : l’habitat. Bien qu’il faille reconnaître l’effort énorme de l’État dans la construction de logements pour les citoyens, une question se pose toujours : à quel coût ? En effet, le Premier ministre a pointé du doigt le retard dans le programme AADL à El-Oued. Cause de surcoût. Et rejeté une conception architecturale dans un projet de promotion immobilière de la wilaya. Ce qui présuppose que l’Algérie est toujours en déficit de cohésion urbanistique, de conception immobilière en harmonie avec l’environnement ou le développement durable (collecte et recyclage des déchets, isolation moderne des logements), l’usage des matériaux de construction en fonction des caractéristiques de la région, ainsi que d’intégration esthétique au tissu urbain.