Afin de combler le vide flagrant des revues et magazines culturels en Algérie, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a annoncé, hier, lors d’une conférence de presse tenue au palais de la Culture Moufdi-Zakaria à Alger, la relance de deux revues, Majalat Al taqafa et Amel, dont le premier numéro a été distribué.
Répondant à la forte influence de la culture sur le citoyen ces dernières années en Algérie, il était question de se pencher sur la problématique de la médiatisation et la vulgarisation des nombreuses activités dont certaines passent souvent inaperçues. « Relancer ces deux revues est un effort supplémentaire du ministère pour présenter et mettre en valeur les travaux effectués sur différents plans.
C’est une valeur ajoutée à la culture algérienne, une mission de la revue Amel que nous avons confiée à Rabeh Drif soutenu par une jeune et créative équipe rédactionnelle », a-t-il souligné. Autrefois, une revue littéraire par excellence était un privilège, aujourd’hui le nouveau souffle de la revue Amel entraîne des modifications puisque cette dernière s’ouvre à d’autres arts afin de se mettre au diapason du dynamisme de la scène culturelle en Algérie.
« La revue Amel était une référence littéraire en Algérie et dans le monde arabe, car elle inscrivait sur ses pages la contribution de grands écrivains. Elle s’intéressera désormais à l’émergence des jeunes talents qui réussissent et donnent des résultats positifs et à tous ceux qui sont primés en Algérie et à l’étranger, et ce, dans tous les domaines, à savoir le cinéma, le théâtre, la musique, les arts plastiques… », a précisé le ministre qui a, en outre, insisté sur la continuité de la parution de la revue pour donner une tribune d’expression aux jeunes artistes.
Imprimée par l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), Amel a présenté dans son premier numéro des jeunes talents algériens qui marquent le paysage culturel, à l’instar de Amel Zen, Faouzi Ben Brahem ou encore Anis Djaad, ainsi que de longues interviews et des reportages.
Azzedine Mihoubi a déclaré que la revue sera distribuée dans les établissements culturels et à la presse chaque trimestre, avec notamment le projet de trouver des formules pour son exploitation commerciale et sa parution mensuelle. Autre revue qui devrait être relancée dans les jours à venir, Majalat Al Taqafa qui, selon le ministre, se penchera sur des dossiers plus lourds et plus approfondis de la sphère culturelle en Algérie.
» Le premier numéro de la revue va mettre en exergue à travers un grand dossier les grandes personnalités culturelles du monde ayant vécu en Algérie. Beaucoup ignorent que Karl Marx et Pablo Picasso ont vécu en Algérie. D’autres entretiens, enquêtes et reportages seront publiés, à l’exemple d’une analyse sur le contenu du film Le puits de Lotfi Bouchouchi sélectionné aux oscars », a-t-il fait savoir.
Azzedine Mihoubi a enfin rendu hommage à feu Malek Chebel, décédé samedi dernier, laissant derrière lui un grand legs.
« Malek Chebel est un grand penseur et philosophe, une encyclopédie et auteur de pas moins de 45 ouvrages.
Il a eu le courage de faire des recherches sur des questions sensibles d’ordre religieux et civilisationel. Il a défendu l’image de l’Islam surtout en Occident, l’Algérie a perdu un grand penseur », a noté le ministre.