Le point de vue du think tank “defendre l’entreprise”
L’Algérie pourrait être un grand pays émergent avec un revenu par habitant beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. Elle pourrait rejoindre ce peloton constitué notamment de la Chine, de l’Inde, du Brésil, et dont la croissance a dépassé les 7% pendant des décennies pour les premiers, pour peu qu’elle suive le mode opératoire qui a été si efficace pour les économies précitées. L’Algérie a les atouts pour réaliser cette grande ambition à portée de main : les ressources, en particulier un potentiel pétrolier et gazier toujours important et surtout un riche capital humain dont les capacités restent sous-exploitées. Telle est la grande conclusion du think thank de “Liberté” : “Défendre l’entreprise”.
Aujourd’hui, l’Algérie n’arrive toujours pas à réaliser son potentiel. Une décennie de dépenses publiques sans précédent dans l’histoire économique du pays a montré que les énormes investissements de l’Etat n’ont pas pu conduire à un taux de croissance annuel de 5%. On tourne bon an, mal an entre 2% et 3% de croissance. Un seuil trop insuffisant pour pouvoir inverser la tendance en matière de chômage des jeunes et de niveau de vie de la majorité de la population.
Une telle tendance s’explique : les ingrédients d’une croissance forte et durable ne sont pas là, observe le think tank. En ce sens, une démarche s’inspirant de l’expérience des économies dynamiques du Sud-Est asiatique à adapter toutefois à la situation algérienne est préconisée. Au lieu de l’Etat “méga investisseur”, il convient de placer l’entreprise comme moteur principal de la croissance économique, à travers de multiples facilitations et un climat des affaires beaucoup plus favorable à la création de richesses et d’emplois. Plusieurs chantiers doivent être simultanément ouverts : en particulier débureaucratiser l’administration qui bloque aujourd’hui les actes d’investissement et de production ; améliorer la qualité de l’enseignement scolaire et universitaire, de l’encadrement des entreprises ; créer une structure au plus haut niveau de l’Etat formée de cadres et d’économistes très compétents chargée de conduire ces changements, de suivre leur application sur le terrain et surtout de garantir le succès de ces opérations.
On pourrait fixer des objectifs : par exemple être la première économie africaine en 2020 ou 2025. Tous les efforts devront alors converger pour atteindre ce résultat.
Mais on n’en est pas encore là. L’économie algérienne vit toujours de l’illusion que ses richesses pétrolières sont “éternelles”. Elle attend le déclic. Le point de vue du think tank “Défendre l’entreprise” dans le contexte actuel tente de sensibiliser l’opinion publique et les décideurs à la nécessité d’aller plus vite sur la voie de l’émergence d’une économie beaucoup plus puissante. Un acte citoyen qui appelle à une meilleure réactivité de nos gouvernants.