Le P-DG du groupe Cevital, Issad Rebrab, rassure le gouvernement italien et maintient ses engagements pour la relance des usines de l’aciérie de Piombino dans la région de Toscane, en Italie.
Le patron de la première entreprise privée en Afrique a réitéré ses promesses au cours de la réunion tenue mardi dernier avec le ministre italien du Développement économique et les autorités régionales de Toscane. Ces dernières semaines, la presse italienne évoquait “des blocages et des difficultés à obtenir des financements” pour le lancement de la rénovation de l’aciérie Aferpi, (ex-Lucchini), filiale italienne de Cevital.
Ces contraintes, somme toute logiques et ordinaires, sont, pour les responsables italiens, justifiées étant donné l’envergure du projet. “Un investissement évalué à des centaines de millions d’euros dans la sidérurgie ne se réalise pas en si peu de temps”, affirme Enrico Rossi, président de la région de Toscane, rapportent les journaux italiens. “Nous avons fait tellement de pas en avant”, reconnaît M. Rossi à propos de ce projet. Issad Rebrab s’engage pour apporter un financement global de plus de 500 millions d’euros pour atteindre une production mensuelle d’un million de tonnes d’acier dans 26 à 28 mois, indique la presse toscane. Ce qui a rassuré davantage l’Exécutif italien quant à la concrétisation du projet. Une chose est sûre, les deux partenaires ont confirmé leur détermination à réaliser le projet.
Le P-DG de Cevital, qui décide de lever toute équivoque à ce sujet, a rappelé sa ferme volonté de relancer l’activité sidérurgique et d’édifier le pôle logistique et agro-industriel qu’il a promis. Pour sa part, le gouvernement italien a réaffirmé ses intentions de soutenir l’investisseur algérien.
Preuve en est : la rencontre entre les deux parties a aussitôt apporté les solutions idoines. Il s’agit d’un accord conclu entre les autorités italiennes et la société Aferpi permettant à celle-ci de bénéficier de tarifs préférentiels pour l’énergie. L’aciérie, réputée pour être énergivore, jouira ainsi d’un soutien en ce sens pour une somme de 90 millions d’euros sur 5 ans, affirme le quotidien régional Toscana 24. Un rapport de Piero Nardi, commissaire extraordinaire chargé du redressement de la société italienne, avait fait état de “risques d’interruption de la production et de l’absence d’investissements”.
Un constat démenti illico presto par les décisions prises à l’issue de cette réunion qui a regroupé tous les intervenants dans le projet. “Une réunion très positive qui renseigne clairement sur les progrès significatifs attendus à l’avenir. Je suis convaincu que Piombino reprendra sa production d’acier”, a déclaré un autre dirigeant à la fin de la rencontre qui a été une occasion pour faire le point sur l’état des travaux de construction d’un nouveau four électrique Aferpi.
Lors de la signature du contrat de reprise de l’aciérie en 2014, Issad Rebrab a souligné que Cevital “a un grand projet pour Piombino. Outre l’industrie de l’acier, le plan prévoit aussi la création d’une plateforme logistique en Méditerranée. Nous voulons non seulement maintenir le niveau actuel de l’emploi dans Piombino, mais également créer d’autres postes”.
Le patron de Cevital envisage, selon ses déclarations à la presse italienne, d’investir un milliard d’euros pour ses projets dans la région de Toscane. “Les 400 millions d’euros, déjà annoncés, ne sont qu’une première tranche dont 150 millions pour l’industrie de l’acier, 150 millions pour la logistique, dont les installations portuaires, et 100 millions pour l’industrie alimentaire”, a-t-il détaillé. Tous ces engagements, ces promesses mais surtout les performances concrétisées par l’homme d’affaires algérien lui ont valu la distinction de “personnalité de l’année” pour la région de Toscane au cours d’une cérémonie organisée le 15 avril dernier. Ce prix remis à M. Rebrab est “la juste reconnaissance du mérite d’un homme” qui a su “faire renaître l’espoir et le potentiel de la ville de Piombino”, a déclaré à cette occasion le maire de la ville, M. Giuliani.