«La réconciliation avec la France ne peut être possible et effective» tant que de l’autre côté «on continue encore à glorifier le colonialisme».
Le moudjahid Abdelhamid Mehri, a affirmé que l’Algérie continuera de combattre les «séquelles» du colonialisme français qui sont loin de s’estomper. «La réconciliation avec la France ne peut être possible et effective» tant que de l’autre côté «on continue encore à glorifier le colonialisme», a estimé l’ancien secrétaire du FLN qui s’est exprimé lors d’une rencontre au journal El Moudjahid à l’occasion de la Journée mondiale Nelson Mandela, coïncidant avec sa date de naissance.
Depuis maintenant deux ans, les relations entre Alger et Paris sont restées au point mort. Il a fallu attendre le sommet France-Afrique, à Nice à la fin du mois de mai dernier et la rencontre entre le Président Bouteflika et son homologue français pour voir l’amorce d’un réchauffement des relations entre les deux pays. Abdelhamid Mehri vient de «poser» en quelque sorte les conditions d’une réconciliation sur des bases saines avec la France lors de cette rencontre qui s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités nationales et historiques.
Organisée par le bureau d’information des Nations unies à Alger et l’Association Machaâl Chahid, cette journée est célébrée après que l’Assemblée générale de l’ONU eut adopté en 2009 la résolution instituant le 18 juillet Journée internationale Mandela, à compter de l’année 2010. M.Mehri se disant «honoré» d’avoir accueilli en Algérie Mandela en 1990, a souligné que ce combattant a réussi à mettre en place les bases d’une réconciliation nationale en Afrique du Sud. Dans son intervention, Abdelhamid Mehri qui a rappelé que la direction de la Révolution algérienne avait mené le même combat que celui de l’Afrique du Sud, rappelant que des militants de mouvements de libération d’Afrique, dont Nelson Mandela, avaient séjourné en Algérie et bénéficié d’une formation militaire. Pour sa part, le moudjahid Abdelkrim Hassani a fait le parallèle entre le combat de Mandela et la Déclaration du 1er Novembre, affirmant que l’Algérie a consenti des sacrifices pour recouvrer sa liberté et sa dignité alors que le leader sud-africain a réussi à faire des Sud-Africains (Noirs et Blancs), «des frères alors qu’ils étaient des ennemis inconciliables». De son côté, la moudjahida Leila Tayeb, a affirmé avoir découvert en Mandela un «combattant invétéré, mais aussi une personne pleine d’humilité, de modestie».
A l’occasion de cette journée, dans un message du secrétaire général de l’ONU, lu par le coordonnateur résident du système des Nations unies en Algérie et directeur du Centre d’information de l’ONU à Alger, Mamadou Mbye, Mandela a été qualifié de «personnalité exceptionnelle», relevant que «sa vie, son énergie et sa droiture sont un exemple pour (…) tous», est-il mentionné dans le message du SG de l’ONU. Né en 1918, Nelson Rolihlahla Mandela (de son nom tribal Madiba) a été un des leaders historiques de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, lorsqu’il avait intégré l’African national Congres (ANC), dont il deviendra plus tard commandant en chef. Son combat lui a valu un emprisonnement de 27 années et il n’a été remis en liberté qu’en 1990.
Quatre années plus tard, il a été élu premier président noir d’Afrique du Sud et avait alors mené une politique de réconciliation nationale entre les populations noire et blanche d’Afrique du Sud. C’est ainsi qu’il reçoit, en 1993, le prix Nobel de la paix en même temps que l’ancien président sud-africain F. W. De Klerk.
Nabil BELBEY