Relizane : Kalâa Beni Rached, une citadelle à découvrir

Relizane : Kalâa Beni Rached, une citadelle à découvrir

RELIZANE – Kalâa Beni Rached, située à 35 km au Sud-ouest de la ville de Relizane, est considérée avec la vieille ville de Mazouna parmi les sites historiques les plus connus de la région de la Dahra, qui nécessite des travaux de restauration pour sa réhabilitation en tant que site historique éminemment touristique.

Kalâa Beni Rached, remontant à la période ottomane, a été un véritable pôle de rayonnement culturel et un joyau architectural, en témoignent certains de ses édifices qui affrontent les aléas du temps et attendent leur réhabilitation.

Cette localité, dénommée également « Houara », a été édifiée au 16ème siècle, comme le rapportent certaines sources historiques qui indiquent que Kalâa Beni Rached porte le nom de son fondateur Rached Ben Mohamed, originaire de la tribu des Meghraoua. Les forces militaires ottomanes l’avaient utilisé à l’époque comme citadelle et fortification, selon les mêmes sources.

Le site se distingue par ses venelles et étroites ruelles, sa vieille mosquée construite en 1734 par le Bey Bouchelaghem et son cimetière ottoman. Qalaat Beni Rached a été la terre natale de grands hommes de culte. Elle abrite quelque 336 mausolées.

Comme pour marquer l’histoire de cette localité, un de ses habitants, Boualem Bouazza, a créé deux modestes musées dans lesquels sont exposés de vieux manuscrits, des ustensiles, des armes, des pièces historiques, des costumes traditionnels et des instruments de tissage utilisés dans la fabrication du célèbre tapis d’El Kalaa. Certaines de ces pièces datent de 5 siècles.

Dernièrement, les autorités de wilaya ont entrepris plusieurs opérations pour restaurer et réhabiliter certains sites pour les sauver de la dégradation.

Dans ce cadre, une enveloppe financière a été débloquée pour entreprendre des études et des travaux de restauration afin de donner à ce site historique toute l’importance qu’il mérite.

Le directeur de la culture de la wilaya de Relizane, Meshoub Hadj, a indiqué que ses services ont déposé, pour la seconde fois, au niveau de la tutelle le dossier d’El Kalâa en vue de la classification du site pour bénéficier de toutes les dispositions réglementaires en vue de sa protection et de son exploitation en tant que destination touristique.

Le même responsable a rappelé que des experts du Centre national de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques (CNRPAH) ont entrepris, en décembre dernier, des recherches sur le site d’El kalâa. Des instruments préhistoriques, des restes de poterie et des ossements appartenant à un rhinocéros, à des bovidés et des gazelles ont été découverts à l’intérieur de la grotte Mesrata.

De son côté, le directeur de wilaya chargé du tourisme, Djilali Toualbia, a décidé d’intégrer cette localité à un circuit touristique devant permettre aux touristes et chercheurs de découvrir une région au riche passé historique mais qui n’a pas livré tous ses secrets.

M. Toualbia a indiqué que l’ancienne unité de fabrication du tapis d’El-Kalâa, à l’arrêt depuis les années 80, sera converti en centre d’artisanat devant abriter tous les métiers séculaires faisant la réputation de la région comme la poterie, le tissage, la tannerie, le travail du doum, entre autres travaux artisanaux. Des stages de formation seront initiés au profit des artisans.

Sur ce plan, il y a lieu de rappeler que le tapis de Kalâa Beni Rached aux motifs exceptionnels se distingue des autres travaux d’artisanat similaires.

Œuvre exclusive des femmes, ce tapis est inspiré des arts andalou et maghrébin.

Très apprécié et très demandé dans le passé, il était un élément incontournable du trousseau de la mariée.