De la visite du Secrétaire d’État américain, John Kerry qui a coïncidé avec la deuxième session du dialogue stratégique algéro-américain, on ne peut retenir qu’une seule chose : les Américains veulent seulement s’assurer que leurs intérêts en Algérie, et en Afrique du Nord de manière plus générale, ne sont pas menacés. Et il semblerait que le maintien de Bouteflika, même dans son état de santé actuel, ne préoccupe pas trop les États-Unis, qui ont sûrement des assurances sur la «stabilité du régime».
Cette visite a également été pour John Kerry, l’occasion de saluer l’expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme, avant d’expliquer que les deux pays allaient travailler ensemble dans le but de «combattre ce fléau, de partager les informations et de lutter contre les enlèvements aux fins d’obtention de rançon».
Côté algérien, les attentes liées à cette réunion algéro-américaine étaient plus importantes. Déjà la rencontre entre Abdelaziz Bouteflika et John Kerry a été mise en scène de façon à envoyer quelques messages subliminaux. Premièrement, le président candidat a fait l’effort de se tenir debout devant le diplomate américain, comme pour essayer d’apporter une preuve de ses aptitudes physiques. Ensuite, lors de cette rencontre, Bouteflika s’est entouré d’Ahmed Ouyahia et de Ramtane Lamamra, comme pour dire : certes, je suis un peu diminué mais je suis entouré par des hommes capables de m’aider à faire avancer ce 4e mandat.
Enfin, à travers le communiqué final sanctionnant cette rencontre bilatérale, on peut comprendre que les deux pays appuient «le développement du secteur de l’énergie de l’Algérie, notamment dans le domaine des technologies, des énergies renouvelables et des hydrocarbures non fossiles». Ainsi, les États Unis semblent être disposés à fournir à l’Algérie, la technologie nécessaire à l’exploitation du très controversé gaz de schiste.
Côté coulisse, la visite de John Kerry qui a duré deux jours, a également été pour le diplomate américain, l’occasion de rencontrer l’émir du Qatar, cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, qui est arrivé le même jour en Algérie. Les deux hommes ont sûrement profité de la rencontre pour évoquer le conflit entre le Qatar et ses partenaires du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Bahreïn.