Alors qu’il avait vivement critiqué, hier samedi, les démarches de certains chefs de partis qui « reçoivent les ambassadeurs de pays étrangers », le président du mouvement El Bina Abdelkader Bengrina a reçu ce dimanche l’Ambassadeur de France en Algérie François Gouyette.
Lors d’un meeting populaire organisé hier samedi 27 mars 2021 dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, Abdelkader Bengrina a évoqué des chefs de partis politiques qui « reçoivent les ambassadeurs de pays étrangers », tout en les accusant de « comploter contre le pays et les institutions de l’État algérien ».
À ce propos, il a ajouté qu’il trouve « inconcevable, voire honteux que certains politiques rendent visite aux ambassades pour, probablement, y critiquer les institutions de l’État ». Dans sa déclaration, il a évoqué les « tables des ennemies garnies de gâteaux (Baklava) autour desquelles s’organisent ces réunions visant à comploter contre l’État et l’armée ».
Une expression qui n’a visiblement pas été au goût de l’Ambassadeur de France en Algérie puisqu’il a demandé ce dimanche 28 mars à rencontrer le président du mouvement El Bina selon le communiqué du même parti.
Un double jeu ?
L’ironie de la chose veut, en effet, qu’Abdelkader Bengrina reçoit l’Ambassadeur de France à peine 24 heures de ses déclarations, soit le lendemain. Ce dernier a été effectivement reçu ce dimanche par Bengrina au siège du parti.
Malgré que le communiqué du mouvement El Bina a précisé que François Gouyette a demandé « en plaisantant » à Bengrina si ces déclarations (tables des ennemies garnies de gâteaux de Baklava), ne concernaient pas la France, la rencontre d’aujourd’hui en dit long sur la position de ce chef de parti, énoncée hier lors du meeting wilaya d’Oum El Bouaghi.
Ceci dit, et selon le communiqué du mouvement El Bina, « Bengrina a fait savoir à l’adresse de Gouyette que son parti rejette toutes les déclarations de la France, notamment celle de Macron à propos d’une période de transition, qu’il a considérées comme étant une ingérence dans les affaires de l’Algérie ».
Il lui a ensuite précisé, selon la même source, « que l’intérêt de la France veut que l’Algérie soit un pays sûr, stable jouant un rôle pivot dans la région. Cela ne peut se faire que dans le cadre d’intérêts communs et sans ingérence dans les affaires internes ».