Rendement céréalier très faible en Algérie: Les raisons d’un déficit

Rendement céréalier très faible en Algérie: Les raisons d’un déficit

400 ingénieurs et techniciens sont mobilisés à l’échelle nationale pour accompagner les agriculteurs dans le processus de labours-semailles.

Pourquoi l’Algérie connaît-elle un faible rendement céréalier? Le ministère de l’Agriculture explique ce déficit par le non-respect de l’itinéraire technique ainsi que par les perturbations pluviométriques. Le directeur de la régulation et du développement des produits agricoles, Cherif Aouamri, souligne que l’itinéraire technique permet d’augmenter la moyenne de production à 50 quintaux par hectare, alors que le rendement pour la saison 2015-2016 est de 16 quintaux par hectare. L’itinéraire technique dans la céréaliculture englobe les opérations de labour et de préparation du sol pour les semailles en respectant une profondeur précise ainsi que des étapes importantes telles que l’utilisation des engrais, des semences traitées, l’élimination des mauvaises herbes et la lutte contre les maladies parasitaires.

Une large campagne de sensibilisation a d’ailleurs été menée à ce effet, «les services du ministère s’attellent à l’intensification des actions de sensibilisation en direction des agriculteurs à travers l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), l’Institut national de la vulgarisation agricole (Inva) et l’Institut technique des grandes cultures (Itgc), qui assurent le suivi de la campagne et de l’application de l’itinéraire technique», détaille M.Aouamri en ajoutant que «nous avons actuellement des agriculteurs qui maîtrisent les techniques agricoles et dont le rendement par hectare dépasse les 50 quintaux, et ils sont de plus en plus nombreux». Pour ce faire, l’Oaic mène une campagne de sensibilisation de grande envergure pour sensibiliser les agriculteurs à l’importance de ce processus. Aussi, une mobilisation de quelque 400 ingénieurs et techniciens au niveau des coopératives à l’échelle nationale pour accompagner les agriculteurs dans le processus de labours-semailles et les doter de procédés techniques à même de favoriser l’amélioration du rendement.

En prévision de la campagne labours-semailles 2016 -2017, durant laquelle le ministère de l’Agriculture envisage de consacrer 3,5 millions d’hectares à la céréaliculture, 3,5 millions de quintaux de semences agréées et 2,5 millions de quintaux d’engrais phosphatés et azotés ont été mis à la disposition des coopératives de céréaliculture. Sachant que l’irrigation agricole commence en même temps que les labours, le rendement des terres disposant de réserves d’eau est meilleur et inversement, indique M.Belabdi, en mettant l’accent sur l’importance de la disponibilité des eaux durant les processus d’épandage et d’ensemencement. D’après le responsable, à ce niveau l’agriculteur a besoin d’un important stock de réserve d’eau afin de pouvoir hisser le rendement de son terrain à 60 quintaux par hectare.

Dans son programme d’irrigation complémentaire, l’Oaic a inclus 200 agriculteurs ayant des moyens d’irrigation privés, en mettant a leur disposition tous les équipements nécessaires à l’irrigation complémentaire, sous condition que l’Oaic leur cède 50% du coût des équipements sous forme de subvention, tandis que les agriculteurs s’acquittent des 50% restants de leur production sur une durée de trois ans. M.Belabdi explique que «le problème dont souffrent les agriculteurs de ce segment ne réside pas dans le faible taux de pluviosité mais plutôt dans son irrégularité», en expliquant que les agriculteurs ont constaté que l’irrigation régulière permettait d’obtenir une bonne récolte, notamment dans certaines régions qui enregistrent un saut qualitatif dans ce domaine.»Les pluies contribuent en plus à l’opération d’irrigation»: dit-il en ajoutant, «nous encourageons les agriculteurs qui ont des moyens d’irrigation privés à les exploiter, pour ne pas les inclure dans les activités d’irrigation complémentaire».