Pour éviter la confrontation et ne pas perturber le planning de la chambre basse, les deux partis de la coalition, à savoir le FLN et le RND, ne sont pas vraiment motivés pour cette opération.
L’institution parlementaire risque d’être chamboulée. Le renouvellement de ses structures, dont le mandat expire durant le mois d’octobre, suscite d’ores et déjà des angoisses. Cette opération risque d’accuser beaucoup de retard au programme de l’Assemblée. A moins de sept mois des législatives et avec un agenda chargé en matière de projets de lois, l’APN hésite sérieusement pour entamer cette opération. «Des concertations sont en cours au sein de l’APN pour savoir si les structures seront renouvelées ou maintenues», a affirmé Naâmane Laouer, député du MSP.
Sachant que les partis mettent beaucoup de temps pour élire leurs représentants au sein des commissions et du bureau de l’Assemblée, le président Larbi Ould Khelifs craint de voir son programme ajourné pendant plusieurs mois. Certes, il s’agit d’une formalité, mais qui ne passera pas inaperçue. L’élection ou la désignation des membres du bureau de l’APN ou des présidents des commissions a toujours fait des mécontents au sein des partis, en particulier au FLN. Le parti majoritaire a toujours eu des difficultés à élire ses représentants dans les délais réglementaires. Le scénario de l’année dernière est encore vivant dans la mémoire des gens. En raison des conflits entre partisans et opposants au secrétaire général, Amar Saâdani, le bureau de l’APN est resté paralysé pendant plusieurs mois. Pour éviter la confrontation et ne pas perturber le planning de la chambre basse, les deux partis de la coalition, à savoir le FLN et le RND, ne sont pas vraiment motivés. Selon des sources, les directions respectives des deux partis refusent de renouveler les structures en place.
«Vu qu’il ne reste pas beaucoup de temps pour la fin de la septième législation, les partis préfèrent garder les mêmes composantes», précise notre source. La même source confie que même le gouvernement aurait émis le souhait de maintenir ces structures afin de garantir le passage des lois comme des lettres à la poste. Il faut rappeler que malgré le forcing exercé par de nombreux députés de différentes formations politiques y compris celle du FLN, les présidents des commissions ont rejeté tous les amendements introduits dans le Code électoral et celui portant sur la commission de surveillance des élections adoptés lors de la précédente session. Cependant, les députés réclament le renouvellement des structures. Voulant tirer profit des titres et des avantages qu’offrent ces postes, les députés font pression sur M.Ould Khelifa. Ce qui ne sera pas forcément accordé. Durant cette session, plusieurs projets de lois d’une grande importance seront soumis à l’examen.
Il s’agit entre autres du projet de loi de finances 2017, le projet d’amendement de la loi relative à la retraite anticipée ainsi que des projets organiques. Le débat promet d’être houleux au sein de l’hémicycle. Le projet de loi de finances 2017 et celui sur la retraite anticipée, qui alimentent la polémique ces derniers temps, vont sans doute chauffer les esprits. Les partis de la coalition et ceux de l’opposition s’échangeront des tirs croisés. Ces derniers, qui débattront des projets de lois en profiteront pour «régler leurs comptes», surtout que la session de printemps s’est achevée sans mettre fin aux hostilités sur nombre de dossiers. L’opposition attend juste le moment opportun pour déverser sa colère sur le gouvernement et ses partisans. Certains partis ont déjà mis en garde le gouvernement contre d’éventuelles mesures qui risquent d’embraser le front social dès la rentrée. A l’instar des projets cités, d’autres sont également prévus. Dans le cadre de l’adaptation du cadre juridique avec les nouvelles dispositions de la Constitution, la loi sur les partis politiques, sur les associations, le Code communal et de wilaya seront également soumis prochainement au bureau de l’APN. Pressé par l’agenda étoffé et le rendez-vous des législatives en avril prochain, le Parlement veut accélérer à tout prix l’examen des projets de lois pour satisfaire le gouvernement.