Ce début septembre marquera le début d’une nouvelle année scolaire, des enfants autistes entameront leur cursus éducatif dans une classe spécial, leurs parents espèrent un environnement et une tolérance adaptés à leurs besoins.
Une classe spéciale ou classe préparatoire consacrée aux enfants atteints du trouble d’autisme a été intégrée dans plusieurs établissements scolaires sur le territoire national, la classe ne doit toutefois contenir qu’un nombre maximal de six enfants, âgés entre 6 et 9 ans. Dans ce sens l’enfant autiste doit d’abord passer un test chez le pédopsychiatre pour avoir par la suite l’autorisation d’y accéder.
Rym.B maman d’un enfant diagnostiqué d’un autisme léger à moyen nous explique les étapes par lesquelles elle est passée avant de pouvoir inscrire son fils dans une classe spéciale. « Mon fils a dû passer un test chez le pédopsychiatre, la seule d’Oran d’ailleurs, ce qui rend l’obtention d’un rendez-vous difficile. Ayant montré des aptitudes à apprendre, mon enfant a été admis dans une classe spéciale » nous explique la maman.
Étant donné que seulement quelques écoles comprennent la classe spéciale, Rym a par la suite reçu une liste comptant les établissements qui en bénéficient «je devais donc choisir le plus proche à ma maison, celle de mes parents ou mes beaux-parents de ce fait mon enfant ne sera pas perturbé. »
La classe accompagnera les enfants pour une durée de deux ans ensuite, si les signes d’amélioration sont observés, les petits seront intégrés d’une classe de deuxième année primaire auprès des autres enfants normaux.
Préparée à toute éventualité, Rym a été informée qu’après la classe préparatoire les enfants autistes pourraient avoir besoin d’auxiliaire de vie scolaire autrement dit (AVS), une psychologue chargée d’accompagner l’enfant autiste à l’école et de rester avec lui en classe pour être présente si l’enfant piquerait une crise ou dérangerait les autres élèves. « Un luxe » qui selon la maman fait le double du SMIC algérien. Cette accompagnatrice pourrait demander jusqu’à 30 000 DA de salaire mensuel, ce salaire pourrait être supporté par la DAS, la direction de l’action sociale, mais même dans ce cas là, la somme restera très lourde à porter pour les parents.
Le nombre de ces classes spéciales qui aideront les enfants autistes à s’intégrer dans le milieu scolaire et faire face à leur handicap demeurent insuffisants devant le nombre en croissance des enfants autistes.
Pour les enfants diagnostiqués avec un autisme plus sévère et qui ne peuvent pas intégrer une classe spéciale, un suivi régulier doit être continué. Les parents dénoncent le manque d’établissement et prises en charge réservées à leurs enfants, si ce n’est pour les associations caritatives, ces enfants se retrouvent abandonnés à leur sort.
Selon le Pr Mohamed Chakali, Sous-directeur de la Promotion de la santé mentale au ministère de la Santé, sur les 80.000 enfants autistes recensés en Algérie seulement 4000 ont été pris en charge durant l’année écoulée dans les six (06) centres spécialisés implantés à Alger, Oran, Blida, Annaba et Constantine.
Épaulés d’associations, les parents mènent un combat au quotidien en attendant l’avènement d’autres centres spécialisés et une meilleure prise en charge.
M.A.Y