Comme beaucoup l’appréhendait, la rentrée scolaire et sociale de ce mois de septembre 2022 a coïncidé avec le retour des embouteillages sur les différents axes routiers de la capitale, Alger, et un peu partout sur le territoire national. Ainsi, des trajets qu’en temps normal les automobilistes faisaient en quelques minutes prennent désormais des heures entières. Conséquences, retard au travail, rendez-vous ratés, stress et crises de nerfs.
L’introduction du tramway et du métro a certes atténué un peu le niveau d’engorgement des routes, mais cela n’a pas totalement résolu le problème, tant s’en faut…
La rive ouest d’Alger suffoque
Parmi les axes routiers de la capitale qui connaissent d’interminables embouteillages, il y a celui de la rive ouest qui relie Dar El Beïda à Zéralda. Chaque jour, notamment aux heures de pointe, le matin, lorsque les gens se rendent au travail et le soir, quand ils rentrent chez eux, de longues files de voitures se forment rendant la circulation très difficile. Les bouchons commencent à Sidi Fredj et se prolongent jusqu’à Saïd Hamdine, en passant par Bouchaoui.
Les mêmes scènes se répètent du côté est, sur l’axe qui relie la citée El Behdja à Zéralda et qui traverse Garidi (Kouba), Saïd Hamdine, Ben Aknoun et Aïn Allah (Hydra). Ce trajet, que les automobilistes parcourent d’habitude en 15 minutes, exige désormais de passer plus d’une heure et demie au volant.
Plusieurs facteurs expliquent les embouteillages permanents qui paralysent la rive ouest d’Alger. On peut citer notamment l’absence du tramway et du métro, moyens qui ont grandement soulagé la rive est, et la distribution massive de logements AADL au niveau de la Nouvelle-Ville d’Alger-Ouest ainsi que dans les communes de la wilaya de Tipaza, Bousmaïl et Fouka.
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On mentionne également parmi les raisons qui causent les énormes bouchons, le stationnement anarchique qui caractérise plusieurs communes de la périphérie de la capitale, en particulier Ouled Fayet, Chérage, Draria et Staoueli. Ce comportement incivique, en bloquant souvent l’une des deux voies des routes communales, engorge le trafic localement et finit par se répercuter sur les autoroutes.
À ce sujet, certains citoyens n’hésitent pas à pointer du doigt la mauvaise gestion des APC qui n’ont pas su lutter contre les parkings sauvages et s’adapter aux nouvelles normes de l’urbanisme en construisant, par exemple, des parcs de stationnement de sous-sol ou à étages.
Embouteillages, quelles solutions envisager ?
Conscients des désagréments que provoquent les embouteillages et de leur l’impact sur la santé physique et mentale des citoyens, les experts se penchent depuis plusieurs années sur le problème et tentent de lui apporter des réponses pratiques.
La première mesure que préconisent les spécialistes de la sécurité routière est l’encouragement de l’usage des transports en commun, notamment pour les élèves et les employés des entreprises. Ces dernières devraient d’ailleurs, estiment les experts, se doter de leurs propres moyens de transport. On préconise aussi d’étendre les lignes de métro, de tramway et de voie ferrée aux différentes localités limitrophes de la capitale.
Plusieurs autres solutions ont également été proposées. On relève, par exemple, l’application au sein des établissements publics d’un système d’alternance. Il s’agit de faire en sorte que les employés terminent leurs journées de travail à des horaires différents. Cela éviterait une trop grande affluence aux heures de pointe.
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Les experts en urbanisme suggèrent aussi de décentraliser les administrations publiques et de les transférer hors d’Alger, car des milliers de citoyens des autres wilayas ne se rendent à Alger qu’à cette seule fin. En dernier lieu, les pouvoirs publics devraient penser à créer dans les wilayas limitrophes (Tipaza, Blida, Tizi-Ouzou, Boumerdès) des postes d’emploi productifs afin d’éviter à leurs habitants de venir, par milliers, travailler à Alger.
Rappelons enfin que les embouteillages, avec le stress et l’état de nervosité extrêmes qu’ils engendrent, constituent une véritable menace pour, dans le même temps, la santé publique l’économie du pays. Car d’un côté, le stress se trouve à l’origine de plusieurs pathologies, notamment l’hypertension, le diabète, voire le cancer ; de l’autre, son impact négatif sur le système nerveux altère les capacités de mémorisation et de concentration, donc réduit la productivité des travailleurs..