Les syndicats autonomes envisagent de renouer avec la protestation, à l’occasion de cette rentrée sociale, en organisant des actions pacifiques sur le terrain, notamment des grèves et des sit-in, destinées à remettre sur le tapis leurs revendications socioprofessionnelles en suspens et à apporter leur soutien au mouvement populaire.
Pour autant, les syndicats sont invités par la Confédération des syndicats algériens (CSA) à laquelle ils sont affiliés à organiser des assemblées générales ou des conseils nationaux pour “débattre de la situation et discuter des moyens susceptibles de soutenir la révolution populaire pacifique pour lui permettre d’atteindre ses nobles objectifs”.
Suite à une réunion du bureau de la CSA, jeudi dernier, les 12 dirigeants syndicaux présents à ce conclave ont, en effet, dans une déclaration, averti sur “les graves conséquences de l’absence de prise en charge de la situation socio-professionnelle des travailleurs et de leurs familles en adoptant la politique de l’indifférence à l’égard des revendications formulées depuis des années, notamment les dossiers du pouvoir d’achat, des retraites, des libertés syndicales, du droit au travail et à la santé publique”.
À ce titre, les responsables syndicaux sont convaincus que leurs revendications ne peuvent trouver une issue que dans le cadre de la révolution populaire pacifique à laquelle ils apportent leur soutien inconditionnel ainsi qu’à la poursuite du boycott du gouvernement rejeté par la population. Et de mettre l’accent sur son attachement à la poursuite des efforts en vue de parvenir à un consensus et d’unifier les rangs pour une sortie de crise dans les plus brefs délais.
Interrogé quant à d’éventuelles actions de protestation, le porte-parole de la CSA, Lyès Merabet, a, toutefois, nuancé ses propos en affirmant que la décision revient aux syndicats et à leurs adhérents. Il a fait état, dans ce sens, de la tenue, à la fin du mois en cours, de conseils nationaux des syndicats qui composent cette confédération, afin de valider les propositions des différentes assemblées générales, pour ensuite faire une synthèse globale au nom de la confédération.
Cela étant, “toutes les options sont envisagées”, a-t-il ajouté, avant d’expliquer : “Nous sommes dans une rentrée sociale difficile du point de vue des conditions socioprofessionnelles et de la situation du pays.” S’agissant de la situation socioprofessionnelle, il a précisé : “Nos dossiers ont traîné avec des gouvernements qui étaient adossés à une certaine légitimité et dans des situations financières différentes de celles d’aujourd’hui.”
Et d’ajouter : “Nous sommes convaincus que nos situations dépendent directement de la résolution de cette crise.” Et ce, avant de conclure : “Nous nous sommes inscrits dans le soutien de la révolution pacifique et également dans les revendications socioprofessionnelles de nos adhérents.”
A. R.