L’équipe Sellal est convoquée ce mercredi à une réunion du Conseil des ministres pour sceller une bonne fois pour toutes les dossiers en question.
Un véritable casse-tête chinois. Le gouvernement doit tout ficeler avant de partir en congé. L’équipe Sellal met les bouchées doubles pour en finir avec les dossiers en suspens. La retraite anticipée, les binationaux et la rentrée sociale sont autant de dossiers qui doivent être assainis avant septembre. L’équipe Sellal est convoquée ce mercredi à une réunion du Conseil des ministres pour sceller une bonne fois pour toutes les dossiers en question.
Ce rendez-vous sera le dernier en date pour les ministres avant d’observer une pause de 10 jours en début août loin du casse-tête des dossiers. Mais avant, les départements ministériels sont tous mobilisés pour préparer, d’ores et déjà la rentrée et établir des rapports détaillés sur les secteurs tous confondus. La réunion de mercredi aura donc à traiter les sujets à polémique. Il sera question d’éclaircir les choses sur la résolution portant interdiction aux binationaux des postes de haute responsabilité dans la fonction publique. Selon des sources proches du dossier, les binationaux seront exclus des nominations à des hauts postes de l’Etat entre autres ceux de ministre, wali, consul ou les autres postes sensibles. Ce projet de loi risque de relancer de nouveau la polémique de l’autre côté de la Méditerranée. La communauté nationale installée à l’étranger à vivement critiqué les dispositions de la nouvelle Constitution. Des centaines de milliers de binationaux, notamment en France où l’émigration algérienne n’est plus seulement composée d’ouvriers, mais aussi de cadres de haut niveau et d’universitaires ont vivement dénoncé cette exclusion. Une douzaine d’associations d’Algériens établis en France ont dénoncé le projet «excluant une partie du peuple» et demandé le retrait d’une disposition jugée «injuste» et «discriminatoire».
Ce n’est pas tout. La question de la retraite anticipée sera également scellée. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal l’avait déjà annoncé jeudi dernier à l’APN. «Le nouveau projet de loi modifiant l’ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d’âge sera examiné prochainement en Conseil des ministres», avait-il indiqué. Avec cette disposition, le gouvernement va mettre fin à la retraite proportionnelle et à la retraite sans condition d’âge pour les employés n’ayant pas atteint 60 ans, quand bien même ils complèteraient 32 ans de service. Cependant, Sellal avait assuré sur le maintien de «la retraite anticipée». «Elle est maintenue pour les femmes et les métiers pénibles et que ceux qui souhaitent continuer à travailler jusqu’à 65 ans pourront le faire dans certaines entreprises», a-t-il fait savoir.
Annoncée au lendemain de la tripartite, la suppression de la retraite proportionnelle a fait couler beaucoup d’encre et provoqué des réactions de la part de centaines de travailleurs du Sud et de la zone industrielle de Rouiba pour contester cette décision. Voulant justifier celle-ci, M.Sellal avait soutenu que le prolongement de l’âge de départ en retraite ou toucher aux principes de la proportionnelle et des 32 ans de service était censé être un moyen de maintenir l’équilibre de la Caisse nationale des retraites (CNR). Les syndicats autonomes ne vont pas se taire. Ces derniers menacent d’entamer une grève générale en début septembre pour forcer la main au gouvernement afin de se rétracter. Le gouvernement se retrouve sérieusement entre deux feux, à savoir maintenir la retraite proportionnelle ou faire face à une crise sociale qui risque de déboucher vers une véritable confrontation gouvernement-citoyens. Enfin, le dossier de la rentrée sociale n’est pas moins important. Avec tous les ingrédients et la crise économique marquée par la baisse des prix du pétrole, le gouvernement est condamné à assurer une rentrée sociale sans tracas. Ce qui est loin d’être facile.