Après un été particulièrement chaud, au sens propre comme au figuré, caractérisé par une sécheresse prolongée, des températures caniculaires, des incendies ravageurs et une hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation, — les Algériens s’apprêtent, avec l’arrivée éminente du mois de septembre, à affronter une nouvelle double épreuve, celle de la rentrée scolaire et sociale.
Fournitures scolaires, les prix explosent !
En effet, la bourse des ménages déjà laminée par les dépenses qu’a engendrée la saison estivale (Aïd El Kébir, baccalauréat, fêtes de mariage, vacances, pour ceux qui ont pu se les permettre…) s’apprête à subir une nouvelle saignée avec la rentrée scolaire qui approche. Une saignée qui sera d’autant plus sévère que pour la rentrée des classes 2022, les prix des fournitures scolaires battent tous les records.
Les augmentations vont de 20 % à 100 %, voire 300 % pour les cahiers. À titre d’exemple, le cahier de 96 pages qui coûtaient en 2021 35 dinars, se vend aujourd’hui à presque 90 dinars ! Ainsi l’achat de l’ensemble des fournitures dont a besoin un élève du moyen reviendra à pas moins de 4000 DA. Et pour un élève du secondaire, la facture dépassera les 5000 DA.
En guise de solution, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère du Commerce, a procédé à la mise en place d’un marché de proximité dans chacune des 58 wilayas du pays. Ces derniers ont pour mission de permettre au citoyen d’acquérir des fournitures scolaires à des prix accessibles.
Par ailleurs, le ministre de l’Éducation a démenti les rumeurs sur l’augmentation des prix des livres scolaires. Dans une récente déclaration à la presse, Abdelhakim Belabed a affirmé que la flambée du prix du papier sur le marché international, l’ANEP a décidé de maintenir les prix des livres scolaires tels quels. Par exemple le lot complet des manuels de la 5e année primaire coûtera 2500 DA.
Enfin, le gouvernement poursuit l’octroi d’une prime scolaire de 5000 DA aux orphelins et aux familles nécessiteuses.
Inflation, pouvoir d’achat, prix des voitures, embouteillages, etc.
Autre hantise des Algériens pour cette rentrée sociale 2022 : l’augmentation des prix des produits de large consommation et l’érosion du pouvoir d’achat. En effet, dans son dernier rapport publié le 3 août, la Banque mondiale souligne que « la hausse des prix à la consommation est demeurée élevée au premier trimestre 2022. » La BM indique que la croissance de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,2 % au T1-2022. Une croissance portée principalement par les prix des produits alimentaires et ceux des produits manufacturés.
Avec un été particulièrement sec ponctué par des incendies dévastateurs, les récoltes des fruits et légumes de saison (tomates, piments, poivrons, pommes, poires, figues…) ont été fortement impactées. Et cela risque fort de se répercuter sur les prix de ces derniers. Vu la conjoncture économique et climatique mondiale, la tendance inflationniste ne peut donc que se poursuivre.
Sur un autre plan, à cause du retard dans la résolution du dossier épineux de l’automobile continue de maintenir les prix des voitures, neuves et d’occasion, à des niveaux exorbitants. Ainsi, les citoyens algériens aspirent à ce que le gouvernement se décide enfin à autoriser l’importation de véhicules neufs et à relancer les usines d’assemblage locales. Seules mesures à même de ramener les prix des voitures à des seuils peu ou prou raisonnables.
Du reste, les embouteillages monstres font partie des spectres qui menacent les Algériens à chaque rentrée sociale. C’est ainsi qu’en 2021, la plupart des axes routiers, surtout dans les grandes villes, ont connu un encombrement sans commune mesure. Les Algériens craignent donc que le scénario cauchemardesque se répète lors de ce moins de septembre 2022.
Quelques bonnes nouvelles pour finir
Pour conclure cet article sur une notre positive, citons quelques bonnes nouvelles pour l’économie algérienne.
Après plusieurs semaines de recul, les prix de l’or noir repartent enfin à la hausse. Ainsi le prix du Sahara Blend algérien a de nouveau franchi la barre des 100 $, et ce vendredi 26 août, il avait atteint le chiffre de 112 $. La Compagnie nationale des hydrocarbures, SONATRACH, prévoit que les recettes d’exportation de pétrole devraient rapporter à l’Algérie quelque 50 milliards de dollars pour l’année 2022.
Une embellie financière qui s’accompagne d’une balance commerciale excédentaire, de réserves de change stabilisées autour des 44 milliards de dollars, d’un fort accroissement des exportations hors hydrocarbures et d’une baisse notable de la facture des importations. Celle-ci est passée de près de 41 milliards de dollars en 2019 à environ 30 milliards de dollars actuellement.
Enfin, lors du conseil des ministres qui s’est tenu aujourd’hui, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à l’exécutif d’entamer la révision, selon les exigences des équilibres financiers, du montant et des bénéficiaires de l’allocation chômage, des salaires des travailleurs et des primes de retraite. Révisions qui seront inscrites dans la loi de finances 2023. En outre, le gouvernement a désigné le mercredi 21 septembre comme date officielle de la rentrée scolaire 2022.