Les grévistes qui ont assiégé leur établissement ont fini par quitter les lieux pour les restituer au premier responsable et aux enseignements.
Mais l’intervention de la force publique n’a pas pu contraindre les étudiants à mettre fin à leur mouvement de grève illimitée déclenchée le 23 mai dernier.
Nouveau rebondissement dans le conflit opposant les étudiants de l’École nationale supérieure vétérinaire à leur directeur. Contre toute attente, les grévistes ont été surpris jeudi par l’arrivée de casques bleus accompagnés d’un huissier de justice et un conseiller au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Le motif de la visite de surprise : appliquer l’ordonnance prononcée par la justice suite à l’affaire introduite le 26 mai dernier par l’avocat de l’école en référé, pour mettre fin au mouvement de grève et surtout récupérer les lieux assiégés par les étudiants depuis le 23 mai dernier.
Il y a quelques jours, suite à la visite du wali délégué de la circonscription d’El-Harrach, les grévistes qui occupaient l’école jour et nuit avaient accepté de rouvrir la petite porte et de laisser toujours clos le grand portail. Ils ignoraient que l’affaire en justice poursuivait son cours puisque la non-application de la décision de justice donne le droit au premier responsable de l’école de saisir le procureur pour son application par la force publique. Les grévistes étaient sommés de quitter l’enceinte de l’école sous 24 heures à compter de l’heure de la prononciation de l’ordonnance.
Le délai ayant expiré sans qu’ils ne se conforment à la décision de la justice, le directeur accompagné de l’avocat a saisi le procureur de la République le 1er juin dernier. Dix jours après, le procureur a donné son feu vert et des casques bleus, à en croire les étudiants très nombreux et bien équipés pour faire face à d’éventuels échauffourées, sont arrivés sur les lieux aux environs de 9 heures 30. Hués à tue-tête par les étudiants, les casques bleus devaient procéder à l’ouverture du grand portail en utilisant les outils nécessaires. Selon des étudiants, quelques coups ont été donnés.
Voyant que les choses étaient sérieuses, les grévistes qui étaient à l’intérieur de l’école ont décidé d’abdiquer. Ils ouvrent eux- mêmes le grand portail et la petite porte de l’école vétérinaire aux environs de 11h.
Les choses ne s’arrêteront pas là pour eux. Ils sont sommés de quitter les lieux avant 4h. Encore un ultimatum. Et celui-ci, les grévistes ne manqueront pas de l’appliquer à la lettre “pour éviter le pire et prouver leur bonne foi”. Vingt jours après avoir assiégé l’école, les étudiants grévistes étaient contraints de quitter les lieux.
Ils ne sont pas, cependant, prêts à mettre fin à leur mouvement de grève. “Le recours à la justice et à la force publique ne nous fera pas fléchir. Au contraire, nous irons jusqu’au bout de nos revendications”, fulminent des étudiants.
MALIKA BEN