Repentance et relations algéro-françaises, Pour les partis, la guerre continue

Repentance et relations algéro-françaises, Pour les partis, la guerre continue

A la veille de la célébration de 55e anniversaire de la guerre de Libération nationale, des partis de l’alliance présidentielle, en l’occurrence, le FLN, RND sont revenus à la charge en ce qui concerne le maintien de l’Algérie de sa demande à la France de présenter ses excuses au peuple algérien sur les crimes commis lors de l’époque coloniale.

Dans ce cadre, le SG de l’instance exécutive du Front de libération nationale (FLN) Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat et représentant personnel du président Bouteflika, a exigé de la France «des excuses et des réparations pour les crimes barbares et génocidaires commis durant 132 ans par le colonialisme en Algérie».

S’exprimant depuis Aïn Oulmane près de Sétif, M. Belkhadem a affirmé que cette revendication «porte en elle une dimension populaire, plus forte que n’importe quelle mesure prise par le Parlement français pour glorifier le passé colonial français».

Dans ce cadre, il a qualifié la période de «destruction coloniale» de «la plus difficile et la plus horrible jamais vécue par notre peuple, des villages entiers furent rasés avec leurs habitants, des milliers d’algériens ont été déportés, des milliers d’autres ont été tués, des femmes, des vieillards et des enfants ont été poussés à l’errance, d’autres ont été torturés pour leur attachement à la liberté». Avant de s’interroger «est-il aujourd’hui possible pour nous de tourner la page, alors qu’ils (les députés français) ont voté la loi glorifiant le passé colonial». Dans ce contexte, il a rappelé que le 55e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, «coïncide également avec le 53e anniversaire du premier acte de piraterie aérienne, commis au mois d’octobre 1956 avec l’arrestation des chefs de la Révolution».

Un forfait «fomenté par un Etat qui glorifie aujourd’hui les crimes de la colonisation», s’est-il indigné.

De son côté, Miloud Chorfi, porte-parole du RND qui a animé un meeting au niveau de la wilaya de Médéa et a demandé à la France de présenter ses excuses au peuple algérien tout en dénonçant les actions menées actuellement dans ce pays concernant la glorification de la période coloniale et les harkis, des actions qui «touchent les sentiment des Algériens» a-t-il dit.

Il faut dire que ces partis relancent le débat sur la repentance au moment où des voix se sont élevées pour dire que l’Algérie a fait marche arrière sur cette question et qu’elle est entrée dans une autre phase qui est celle de travailler pour l’avenir comme l’a si bien indiqué le président français Nicolas Sarkozy lors de sa visite en Algérie, lorsqu’il a exprimé directement son refus par rapport à la repentance. Le président français qui a parlé de la nécessité de construire l’avenir au lieu de parler du passé est en train de glorifier l’époque coloniale et les harkis dans son pays.

D’autre part, les déclarations de SG du FLN interviennent dans un contexte marqué par le flou qui entoure la visite du Président Bouteflika en France, dont la date n’a toujours pas été fixée, même si le chef de la diplomatie algérienne a expliqué que c’est une question d’agenda.

Cependant, la réalité est là pour affirmer que l’Algérie ne peut tourner la page du passé et même les relations économiques ne sont pas aussi souples que ça avec notamment cette campagne entamée par des responsables français contre les mesures prises par le gouvernement algérien dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2009.

Par Nacera Chenafi