L’un des plus gros procès de corruption traités actuellement au niveau des instances judiciaires vient d’être reporté. Il s’agit de l’affaire de l’ancien garde des Sceaux Tayeb Louh, impliquant, entre autres, Saïd Bouteflika et Ali Haddad.
Initialement prévu pour ce dimanche 26 septembre au tribunal criminel de Dar El Beida à Alger, le procès de Tayeb Louh et du frère de l’ancien président vient d’être reporté au 10 octobre prochain. Plusieurs sources évoquent l’état d’esprit de Saïd Bouteflika après le décès de son frère.
Lors de leur comparution ce dimanche matin au tribunal de Dar El Beida, cette même institution judiciaire a rejeté la demande de libération provisoire de l’ancien garde des Sceaux et El Hachemi Tayeb.
L’affaire reportée concerne principalement les délits de falsification et de l’influence sur des décisions de justice. L’ancien Premier ministre Noureddine Bedoui et l’ex-secrétaire général à la présidence Haba Okbi devront comparaitre en tant que témoins dans l’affaire.
Les principales accusations portées contre les mis en cause
Après deux ans d’instruction, la Cour suprême a décidé de poursuivre le principal mis en cause, pour « abus de fonction, entrave à la justice, incitation à la partialité et incitation en faux en écriture officielle ». Pas moins de 15 autres accusés sont également impliqués dans cette affaire.
Il s’agit du frère et conseiller de l’ancien président Saïd Bouteflika et de l’homme d’affaires Ali Haddad. Les accusations portées à leur encontre ont été réadaptées au « délits ». Rappelant que des messages téléphoniques ont été échangés entre Saïd Bouteflika et Tayeb Louh concernant des affaires de justice.
Pour sa défense, Saïd Bouteflika avait déclaré qu’il ignorait toutes de ces affaires. Selon lui, son rôle se limitait à rendre service aux personnes qui le sollicitaient. Affirmant que c’est l’ancien président suivait personnellement l’affaire de Chakib Khelil, il déclare qu’il est totalement étranger à ce dossier.
36 anciens hauts responsables comme témoins
L’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil, son épouse Nadjat Arafat et ses deux fils Sina et Kheldoune sont également impliqués dans l’affaire de Louh. Actuellement en fuite, des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés à leur encontre.
Plusieurs autres hauts cadres du secteur judiciaire font également partie des accusés. Il s’agit de l’ex-président de la Cour d’Alger répondant aux initiales (B.M), le procureur général près la Cour de Boumerdès, la dénommée (Z. Dj), le juge instructeur près le tribunal de Sidi M’hamed (S.S.A) et l’ancien procurer près la même juridiction (B.KH).
À n’en citer que ceux-là, le procès devra également connaitre la comparution, en tant que témoins, de pas moins de 36 anciens hauts responsables, dont Noureddine Bedoui, Haba Okbi, Maheiddine Tahkout ainsi qu’un bon nombre de juges et procureurs de la République.