L’organisation non-gouvernementale Reporters Sans Frontières (RSF) a dénoncé mercredi 1er février la mise sous mandat de dépôt « injustifiée » du blogueur algérien Merzoug Touati, arrêté le 18 janvier dernier pour avoir publié un entretien avec un diplomate israélien.
« Reporters sans frontières (RSF) dénonce la disproportion des charges et de la peine encourue par le blogueur », a affirmé l’organisation de défense de la liberté de la presse dans un communiqué.
Merzoug Touati a publié le 9 janvier dernier sur le blog Al Hogra un entretien réalisé via Skype avec une personne présenté comme un diplomate israélien. Ce dernier a affirmé qu’il existait un bureau de liaison israélien en Algérie avant 2000.
Le blogueur est accusé d’ »intelligence avec un pays étranger » selon l’article 71 du code pénal est risque 10 à 20 ans de prison. Il encourt 5 ans supplémentaires selon l’article 100 du même code pour « provocation directe par les mêmes moyens (discours proféré publiquement, affiché ou imprimé) incitant à un attroupement armé ».
Pour RSF, ces poursuites sur la base du code pénal sont injustifiées « même si les propos tenus lors de cette interview ne sont pas aujourd’hui vérifiables ».
L’ONG rappelle le cas du journaliste Mohamed Tamalt, mort en détention le 11 décembre dernier après avoir été emprisonné pour des publications sur facebook. « Lui aussi a été poursuivi et condamné sur la base du code pénal alors qu’existe un code de la presse qui annule les peines d’emprisonnement contre ceux qui informent », relève RSF.
« La Constitution algérienne, révisée en février 2016, interdit la détention arbitraire et insiste sur le caractère exceptionnel de la détention provisoire », rappelle encore l’ONG.