Représentation à Béjaïa du monodrame “ce que le dictateur n’a pas dit”, de Meriam Bousselmi : Dans la peau d’un despote en fin de règne

Représentation à Béjaïa du monodrame “ce que le dictateur n’a pas dit”, de Meriam Bousselmi : Dans la peau d’un despote en fin de règne

Ils étaient très nombreux à assister à ce monodrame, présenté samedi dernier à la grande salle du théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. L’auteure et metteure en scène a tenu d’abord à rappeler les injustices et les souffrances physiques et morales endurées par les peuples opprimés, puis a tenté de dévoiler la face cachée des régimes despotiques, en dénonçant les manipulations politiques et les jeux de pouvoir.

Après avoir consacré une représentation théâtrale, intitulée Mémoire en retraite, à la dictature du point de vue de l’opprimé, qui lui a valu le prix de la meilleure pièce de théâtre du monde arabe en 2011, l’auteure et metteure en scène tunisienne Meriam Bousselmi a décidé de monter un autre spectacle pour faire entendre, cette fois-ci, la voix de l’oppresseur, en dressant le portrait d’un dictateur déchu, rongé par le remords et la culpabilité.

“Ce que le dictateur n’a pas dit” est le titre de ce monologue joué par le comédien français Steve Karier et coproduit par les théâtres de la ville de Luxembourg, pays d’accueil de la dramaturge tunisienne.

Sans évoquer explicitement le nom de l’ex-président tunisien, la metteure en scène semble néanmoins s’inspirer de l’expérience vécue par son pays sous l’ère de Zine El-Abidine Ben Ali, puisqu’elle l’affirme clairement lors de la séance de débat ayant suivi la présentation de son spectacle qui a franchement suscité un intérêt particulier parmi les férus du 4e art.

Ils étaient, en effet, très nombreux à assister à ce monodrame, présenté samedi dernier à la grande salle du théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa.

Pour Meriam Bousselmi, la trame de cette œuvre théâtrale véhicule, en fait, un message universel traitant d’une actualité brûlante, dès lors qu’il transmet une image caricaturale de tout personnage tyrannique qui, après avoir instauré un régime dictatorial, finit par connaître le même sort que les Ben Ali, Moubarak, Kadhafi… La dramaturge d’origine tunisienne, visiblement très touchée par le diktat subi par ses compatriotes durant les années de plomb, a tenu d’abord à rappeler les injustices et les souffrances physiques et morales endurées par les peuples opprimés, comme ce fut le cas de son pays durant l’ère de Ben Ali.

Elle tentera ensuite de dévoiler la face cachée des régimes despotiques, en dénonçant les manipulations politiques, les jeux de pouvoir, ses procédés immoraux et machiavéliques, et autres coups fourrés dont sont parfois victimes les citoyens.

Ainsi, c’est l’époustouflant comédien Steve Karier qui incarnera la dictature en campant le rôle d’un despote en fin de règne.

Affichant un air autoritaire imposant un silence religieux, Steve Karier se met dans la peau d’un dictateur qui s’accroche au pouvoir, à l’image des dirigeants des pays africains et du monde arabe. C’est l’image d’un personnage symbolisant un régime oppresseur qui n’excelle que dans la répression des libertés, l’étouffement de la démocratie, l’injustice, la corruption…

Par ailleurs, cette œuvre artistique se focalisera ensuite sur le sort réservé à un tel dictateur. L’auteure du monologue entend faire connaître à l’assistance des aveux imaginaires sonnant comme un mea culpa, que pourrait faire ce despote exilé.

K. O.