Les dernières manifestations hebdomadaires du Hirak ont été marquées par une répression sans précédent. Des partis politiques, des organisations et des citoyens ont signé une déclaration afin d’alerter sur cette situation.
En effet, pas moins d’une dizaine de partis politiques et d’organisations citoyennes et de défense des droits de l’homme ainsi que pas moins de 300 autres citoyens (activistes, avocats, chefs de partis, journalistes, médecins …) ont été signataires d’une déclaration dans laquelle ils dénoncent la répression des manifestations hebdomadaires du Hirak et mettent en garde contre une telle situation.
Dans le document rendu public ce samedi 1er mai 2021, les auteurs ont d’emblée indiqué que « les Algériens subissent depuis plusieurs semaines une des pires escalades de la répression contre leurs droits et libertés ». Il s’agit, selon eux, d’une « offensive sécuritaire et judiciaire pour les empêcher de s’exprimer, de revendiquer, de manifester, de s’organiser, de faire grève … ».
« La torture se banalise et les violences policières se généralisent »
Soulignant que cette offensive sécuritaire contre les Algériens « n’épargne personne et touche toutes les catégories sociales et toutes les régions du pays », les signataires sont allés jusqu’à estimer que cette situation est en train « de prendre les allures d’une guerre ouverte contre le peuple algérien ».
« Elle invente d’illusoires complots terroristes pour justifier le retour aux pratiques les plus détestables de l’arbitraire (enlèvement, perquisition, mise au secret) », lit-on encore dans le document qui a fait le tour des pratiques, citant entre autres « la torture qui se banalise à nouveau et les violences policières qui se généralisent ».
D’ailleurs, les premiers signataires du document ajoutent que « rien ne peut justifier qu’un gouvernement traite avec une telle brutalité les citoyens de son pays ». « Ni son impuissance face à la crise économique ni son entêtement à tenir un agenda électoral rejeté par l’immense majorité du peuple ni le naufrage de son calendrier vaccinal contre la pandémie », précise-t-on.
« Rétablissement de tous les droits et libertés garantis par la constitution »
En outre, les signataires de cette déclaration appellent « à l’arrêt immédiat de cette inacceptable agression contre l’intégrité physique et morale des Algériens ». « Nous rendons pour responsables les autorités algériennes des conséquences funestes de cette dérive répressive et nous en prenons à témoin les opinions nationale et internationale », lit-on encore dans le document.
Ils ont également appelé « à la libération de tous les détenus politiques, à la cessation des poursuites et au rétablissement de tous les droits et libertés garantis par la constitution et par les conventions internationales signées par l’Algérie ».
Par ailleurs, il convient de noter que parmi les signataires, on trouve le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), l’Union pour le changement et le progrès (UCP), le Parti socialiste des Travailleurs (PST) le Rassemblement des jeunes pour l’Algérie (RJPA), la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH)…
Et parmi les personnalités signataires, on peut trouver l’universitaire et politologue Louisa Ait Hamadouche, l’avocat Mokrane Ait Larbi, l’avocate et présidente de l’UCP Zoubida Assoul, l’avocat Abdelghani Badi, Mohcine Belabbes le journaliste et militant Samir Belarbi … et plus de 300 autres personnalités.