Dans la capitale Alger, et depuis le siège de l’association S.O.S disparus, une conférence de presse comparée à un véritable « appel de detresse » s’est tenue hier, mercredi 26 mai. Cette conférence a été animée par Maitres Mostefa Bouchachi, Abdelghani Badi, Nabila Smail et Said Zahi, membres du collectif de la défense des détenus d’opinion.
Cette conférence de presse n’en est pas une, d’après maitre Mostefa Bouchachi, qui indique qu’il s’agit en vérité d’un véritable « appel de détresse », compte tenu des nombreux dérapages, et du niveau de la répression auxquels font face les citoyens actifs dans le Hirak, Mouvement rappelons le, pacifiste et pro démocratique, qui ne porte aucune atteinte à l’ordre public.
« Nous risquons tous d’être arrêtés »
Le plus grand danger, selon l’avocate Nabila Smail, « est dans le fait d’emprisonner et de poursuivre des citoyens dans l’exercice de leurs libértés consacrées par la constitution ». « La justice est devenue un danger pour la constitution », ajoute l’avocate qui appelle les citoyens arrêtés, ou qui seront arrêtés dans les prochains jours à « ne pas signer les procès verbaux », s’ils ne le souhaitaient pas, car c’est leur droit de ne pas le faire. « Je m’adresse à tout le monde, rappelle l’avocate, puisque nous risquons tous une arrestation ces derniers jours”.
Pour sa part, Me Abdelghani Badi a indiqué que la répression policière et judiciaire ont atteint “un niveau record jamais enregistré auparavant”. L’avocat membre du collectif de défense des détenus d’opinion a également déclaré que « les citoyens risquent maintenant des arrestations rien que pour leur présence dans les rues de la capitale Alger ». Bouchachi quant à lui rappelle le cas de Slimane Hamitouche, arrêté alors qu’il était en route pour un RDV avec ses avocats. « Son seul tort, c’est qu’il s’est retrouvé un mardi dans les rues d’Alger centre », assure Bouchachi.
La dernière circulaire publiée par le ministère de l’Intérieur, indiquant que les marches ne sont autorisées que si elles sont déclarées, a été également fustigée par le collectif. “Ce communiqué est en lui-même un acte de répression”, s’insurge Abdelghani Badi, qui trouve qu’il s’agit d’une « opération systématique qui vise à incriminer le Hirak ». Il est à rappeler, que plus de 180 détenus d’opinions se trouvent actuellement dans les prisons, selon la liste mise à jour hier, par le CNLD.