La question ne se poserait pas il y a dix ans de cela, mais aujourd’hui, avec la facilitĂ© de l’accès aux nouvelles technologies, le rapport entre les AlgĂ©riens et rĂ©seaux sociaux se pose en tant que problĂ©matique sĂ©rieuse, sur laquelle les spĂ©cialistes se penchent de plus en plus.
Dans une dĂ©claration Ă Radio SĂ©tif, le professeur en psychologie Ă l’universitĂ© de Mohamed Lamine Debaghine, Khaled Abdesalam, a confiĂ© que les AlgĂ©riens ont besoin d’un vĂ©ritable « confinement mĂ©diatique ». Selon lui, dans ces moments difficiles que le pays traverse, les AlgĂ©riens doivent s’abstenir des rĂ©seaux sociaux, et ce, afin d’attĂ©nuer le stress qui mène souvent Ă la peur et Ă la panique.
Le mĂŞme intervenant souligne que l’AlgĂ©rie passe par une pĂ©riode très difficile. Les AlgĂ©riens, en plus de la flambĂ©e des cas du covid-19, du manque d’oxygène et de la crise Ă©conomique, doivent Ă©galement faire face dorĂ©navant au rĂ©chauffement climatique et aux incendies meurtriers.
La panique que ces derniers ont provoquĂ© a d’ailleurs menĂ© Ă un crime atroce, dont le pays se serait bien passĂ©. Ce crime odieux, inqualifiable, a Ă©tĂ© notamment alimentĂ© par une campagne de dĂ©sinformation qui bat encore son plein sur les rĂ©seaux sociaux, au sein de laquelle se mĂŞlent le racisme, l’ignorance, et le complotisme.
 Le rôle des médias
Selon le professeur Khaled Abdesalam, les mĂ©dias doivent jouer leur rĂ´le dans toute cette histoire, et ce, en traitant l’information avec « objectivitĂ© et professionnalisme » loin de « l’exagĂ©ration et de la peur qui sont semĂ© sur les pages des rĂ©seaux sociaux« .Â
Il ne faudrait cependant pas oublier que les rĂ©seaux sociaux ont jouĂ© un rĂ´le très important dans la campagne de solidaritĂ© qui s’est bâtie afin de venir aux aides aux sinistrĂ©s des feux ravageurs. Ceci dit, il faut signaler le manque d’organisation et d’encadrement de ces campagnes, ce qui peut s’avĂ©rer très dangereux.
Il est peut-ĂŞtre temps de donner aux rĂ©seaux sociaux l’importance qu’ils mĂ©ritent. Et vu leur impact sur la sociĂ©tĂ©, il faut que les utilisateurs savent Ă quoi ils ont affaire. Loin des restrictions et des solutions radicales, et outre les campagnes de sensibilisation, l’utilisation des rĂ©seaux sociaux devient de plus en plus une affaire d’Ă©ducation nationale. L’Ă©cole devrait pouvoir former un internaute responsable.