Le décès tragique d’une étudiante à l’intérieur de sa chambre à la résidence universitaire a relancé le débat sur la qualité des prestations, les conditions de l’hébergement et la situation générale qui règne au sein même de ces structures.
Hormis la différence des versions sur les causes ayant provoqué l’incendie (explosion d’une bonbonne de gaz, court-circuit électrique) qui a coûté la vie à la jeune étudiante de 24 ans, la question de la gestion des œuvres universitaires revient au-devant de la scène.
Les faits de ce tragique accident, rappelons-le, remontent au samedi 6 février 2021, lorsqu’une violente explosion avait secoué la cité universitaire filles d’Ouled Fayet 2 dans la banlieue sud-ouest d’Alger. L’incident qui a coûté la vie à Nacéra Bekouche, la jeune étudiante de 24 ans.
L’indignation de la communauté universitaire, encore sous le choc, est toujours palpable au lendemain de l’incident. De même que les débats sur la qualité des prestations et les conditions de prise en charge des étudiants par l’Office des œuvres universitaires sont relancés.
« Nacéra n’est pas la première victime de l’abandon »
Interrogée par le quotidien Liberté, une étudiante qui connaissait bien la victime déclare que « Nacéra n’est pas la première victime de l’abandon. Nous avons dénoncé plusieurs fois les conditions d’hébergement catastrophiques dans cette cité. En vain ».
Selon cette étudiante de 22 ans, la situation va de mal au pis. « Cela fait plus de quatre ans que je réside ici, rien n’a changé. Et plus le temps passe, plus la vie devient insoutenable », déplore-t-elle.
Les résidentes de cette cité universitaire ont organisé, hier dimanche, un sit-in devant l’Office national des œuvres universitaires (Onou) de Ben Aknoun, pour manifester leur colère, et demander des solutions à même de mettre fin à leur calvaire quotidien.
Un budget qui équivaut au tiers de celui alloué à l’enseignement supérieur
Le décès de la jeune étudiante vient alors pour relancer le vieux débat sur la médiocrité des prestations fournies au sein des résidences universitaires. Pourtant budget annuel alloué aux œuvres universitaires équivaut au tiers de celui alloué au secteur de l’enseignement supérieur, selon le quotidien le Soir d’Algérie.
Malgré ce budget, les étudiants se retrouvent livrés à eux même pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, pourtant couverts par ce même budget.
À commencer par le sujet du recours des étudiants à des équipements de chauffage (résistances, bonbonnes à gaz…), pourtant interdits. Des équipements leur permettant de se chauffer ou de préparer à manger, du moment que, selon eux, le chauffage ne fonctionne pas, et les repas servis aux restos des cités ne sont pas acceptables.
Une réforme « structurelle »
Après cette tragédie, et ce qu’elle a révélé, le ministère de l’Enseignement supérieur pense déjà à une réforme « structurelle », via l’installation d’un groupe de travail chargé de mener la réflexion sur l’avenir des œuvres universitaires, rapporte le même journal.
Dans ce sens, ce groupe proposera donc des réformes concernant la gestion des œuvres universitaires. Il s’agirait selon la même source, des bourses, de l’hébergement, de la restauration et du transport universitaire.
La démarche de la tutelle se fera en deux étapes ; à court et à moyen terme. En premier lieu, il s’agit d’un investissement « dans l’existant », pour passer ensuite une à « réforme profonde » et « sans exclusive ».
Selon le premier responsable du secteur, aucun sujet n’est tabou. Et ici, il parle du montant des bourses, le coût des repas …